Je tiens à saluer le 34e Salon du livre et de la presse jeunesse pour l’utilisation du mot AUTRICE dans toute sa communication ! Rappelons tout de même qu’il s’agit du plus grand rendez-vous européen dédié à la littérature jeunesse, et que ce n’est pas rien.
On y parlera de FUTURS, or ce souci paritaire et linguistique féministe bien présent et revendiqué cette année de la part du SLPJ est un bel exemple de ce qui l’an passé ne ressemblait qu’à un futur balbutiant. Ce futur devenu présent et assumé arrive sans tambour ni trompettes, je n’ai vu l’annonce d’aucune table ronde sur le sujet, et pourtant c’est bien là le plus beau symbole d’un futur qui ne peut advenir que quand on commence à l’appliquer pour soi-même, puis à insister pour que les autres l’appliquent pour soi-même, avant d’informer autour de soi avec patience et pédagogie mais aussi ferme persévérance qu’on aurait tout intérêt à en étendre l’application à toutes.
C’est pourquoi je me permets ce tout petit roulement de tambour ;-). Et UN GRAND MERCI et UN GRAND BRAVO aux organisateurs et organisatrices du salon.

Dans le même temps je me réjouis de voir le mot AUTRICE utilisé ENFIN dans la communication de La Charte des auteurs et des illustrateurs pour la jeunesse, – il ne manque plus qu’à l’appliquer dans le titre ! – ce qui ne pouvait pas ne pas arriver après le travail de la commission sexisme et le dialogue fructueux entamé avec… le SLPJ, notamment.

La montée en puissance de ce mot (rappelons-le, le seul qui ait une légitimité historique, grammaticale et étymologique pour désigner un auteur au féminin) arrive après la belle et courageuse appropriation du mot par des maisons d’édition jeunesse soucieuses de leurs auteurs ET de leurs autrices (coucou Éditions Syros et Nathan ! Mais pas qu’eux).

Cela arrive après une belle édition du Prix Vendredi dont la sélection paritaire a fait cette année un joli pied de nez à ses homologues « pour adultes », aux jurys dinosaures qui n’ont encore rien compris au(x) futur(s). Sincèrement, là aussi je dis bravo.

Voilà le beau futur déjà là dans lequel nous arpenterons cette année les allées du salon.

Je suis bien désolée de ne pas être là ce soir pour l’inauguration, puisque je n’arrive de ma province que vendredi, mais croyez bien que j’aurais entrechoqué avec plaisir ma coupe de champagne contre les vôtres, rien qu’en l’honneur de ce monde de la littérature jeunesse toujours en mouvement, toujours précurseur, toujours ouvert, et en l’honneur de ce mot AUTRICE que j’aime d’amour depuis des mois, et qui se pare d’une beauté doucement et tendrement révolutionnaire ces temps-ci.

A nos futurs, les ami·es.

(Je remercie vivement le gang des Pépettes, ainsi que toutes celles et ceux qui ont lutté et luttent encore pour la parité et la linguistique)

Et puis Le Parisien du 27 novembre 2018 cite Hors de moi dans une liste de romans pour ados sans tabous : « un roman poignant sur le déni de grossesse ». Merci à Sandrine Bajos !

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