Lettre à un jeune poète, mais pas seulement car six autres essais composent ce livre. J’adore l’humour dont fait preuve Virginia Woolf, et bien sûr son intelligence aiguisée. Grand plaisir de lecture. Et question essentielle portant sur l’inquiétude face à la modernité : « Que nous faudra-t-il inventer, pour dire nos enthousiasmes, notre amour ou notre élan vers la beauté ? »

.. Je crois qu’il s’appelait Peabody. Alors même qu’il bannissait tous les arts à la tombe, il s’étouffa avec une rôtie beurrée et la perspective consolante d’aller rejoindre Pline le Jeune dans l’Erèbe ne lui procura pas la moindre satisfaction, paraît-il.

 

J’ai beaucoup aimé également Le naufragé de Bernhard, et pas seulement parce qu’il y est largement question de Glenn Gould, que l’on côtoie de près. Il est davantage question d’un autre pianiste, Wertheimer, dont le narrateur, sur le mode du ressassement, va tenter inlassablement de comprendre le naufrage, en un long monologue où la pensée va vient revient fait de multiples tours et détours. Infinies variations de la mémoire, en écho à celles de Bach. Le style emporte comme des vagues, et pourtant cette fois il ne s’agit pas de V.Woolf.

Ah, si nous n’avions pas rencontré Glenn, dit Wertheimer. Si le nom d’Horowitz n’avait rien signifié pour nous. Si nous n’étions pas allés à Salzbourg! dit-il. Dans cette ville, nous avons trouvé la mort, en étudiant chez Horowitz et en faisant la connaissance de Glenn Gould. Notre ami a signifié notre mort. Nous étions meilleurs que la plupart de ceux qui étudiaient chez Horowitz mais Glenn était meilleur qu’Horowitz lui-même, dit Wertheimer, je l’entends encore, lui non. Tant de gens de son entourage étaient morts jusque-là, tant de parents, d’amis, de connaissances, aucun de ces décès ne l’avait ébranlé le moins du monde alors que la mort de Glenn avait été un coup mortel, le mot mortel fut articulé par lui avec une terrible précision. Après tout, il n’est pas besoin de vivre dans la proximité immédiate d’un homme pour être attaché à lui plus qu’à nul autre, dit-il.

 

On va finir par comprendre que j’aime l’eau et ses abysses ! Fables nautiques est un roman graphique que j’ai trouvé très beau, très onirique, et plein de fantaisie.

Et puis parfois je lis les copains !  Je me suis plongée dans deux premiers tomes de trilogies pour adolescents, voire jeunes adultes pour le premier (Instinct). Ma fille de douze ans a aimé, j’ai aimé à mon tour, donc… en dire davantage serait superflu !

 

 

 

Je vais lire la suite, bien sûr, mais je vais aussi commencer une troisième trilogie que je voulais lire depuis un moment, d’un auteur tout aussi charmant que les deux précédents. Ah ah, suspense…

Et enfin avec mon fils on a lu un roman qui nous a bien fait rire et nous a charmés par sa poésie incongrue, et ses illustrations so british et stylisées :

Un petit mot sur les lieux : j’ai craqué sur le Woolf à L’odeur du temps, et j’ai lu Le naufragé à La Caravelle, mais je n’ai pas parcouru Fables nautiques à la piscine, ni Nina Volkovitch à Moscou, et ni Instincts au zoo et ni Léon dans un salon de thé, dénonçant là un certain défaut esthétique de ma part, je le reconnais et le déplore amèrement.

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