Commençons par évoquer le soulagement d’avoir enfin une en vraie médiathèque dans sa ville ! Chouette, et en plus dans un joli lieu. Et de nouvelles acqusitions de livres, c’est pourquoi j’ai emprunté et lu Ubik de Philippe K.Dick :

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Vertigineux ! Récit prenant et très déroutant, plein d’humour et de dérision, au questionnement métaphysique, social, politique, bref une grande richesse dans un style simple.

Juste avant j’avais lu ce livre :

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J’ai découvert Mauvignier d’une drôle de façon. Seule dans un appartement que l’on me prêtait à Paris (sans connaître la propriétaire !), avec une bibliothèque fournie, j’ai lu avec curiosité plusieurs bouquins vers lesquels je ne serais pas allée sinon. Pour la première fois j’ai donc lu du Beigbdeder ainsi que du Angot. Je dois avouer les avoir lus tous les deux avec plaisir et grand intérêt malgré mes réticences. Mais celui que j’ai préféré parmi mes découvertes, c’est Mauvignier. Un style qui me parle (qui me touche). Style et profondeur… Signe signifiant : pendant que le lisais, l’une de mes connaissances m’a dit avoir adoré l’un de ses romans, Dans la foule, que je lirai sans doute.

« La peur, jamais connue ici, ce jour où il y a eu ville morte. Les rideaux de fer, les rues désertes, le journal le lendemain pour qui ça commençait à faire vivre un peu la ville de la voir mourir, la manif dans la rue, le cortège qui s’était retrouvé sous la statue du grand homme en bronze, au pied de la mairie, et nous tous avec nos gueules d’outragés, colères en bandoulière, allons-y, cette fierté qu’on avait tous ensemble de se montrer dans nos rues, devant nos fenêtres, la vague de drapeaux rouges qui était montée au-dessus des têtes, surgissant d’un coup, surtout devant avec les syndiqués, les porte-voix, et nous, comme un flux. Moi je l’ai ressentie comme tout le monde, cette poussée en soi, miraculeuse, à vous faire pleurer, qui vous prenait loin au fond du ventre et serrait la gorge. La voix d’un coup plus forte et plus vibrante à ce moment précis, celui où chacun sentait que ce qu’il faisait là était grand, indépassable, que tous ensemble avec nos bouts de bras on était autre chose que de la main d’œuvre, ah oui, ce moment de passer devant chez nous. »

J’ai hésité à parler de cet autre roman qui n’a rien à voir et dont on m’avait dit beaucoup de bien, à côté duquel je suis complètement passée hélas.

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Les chaussures italiennes de Mankell. J’en parle parce que certains ont adoré ce roman et que j’en ai vu les qualités, mais simplement je pense que les histoires de rédemption m’ennuient.

Alors ô plaisir, par la suite je me suis plongée sans trop de crainte de me tromper dans La vie de Henri Brulard (en fait Stendhal par lui-même) :

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C’est une lecture en cours, et ça fait un bien fou de se laisser porter par ce style plein de vie. Les idées le sont aussi, et c’est très amusant de voir tous ces petits dessins qu’il faisait, sorte de topographie de l’intime.

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Là aussi je suis allée vers ce livre d’une façon rigolote : j’ai voulu voir en famille le Fahrenheit 451 de Truffaut, et dans ce film l’un des résistants apprend par coeur La vie de Henri Brulard, que je veux lire depuis quelques temps sans réussir à m’y mettre. Que Truffaut ait voulu « sauver » ce roman (parmi Les mémoires de Saint-Simon, entre autres – je n’ai pas le souvenir que Bradbury l’ait lui-même mentionné) m’a incitée à l’attaquer…

Des livres comme des rencontres, finalement.

Bon week-end à vous !

 

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