Je partage ici l’une des chroniques les plus complètes et les mieux documentées qui ait jamais été publiée sur mon roman #bleue. De plus, elle est très bien écrite. J’ai rencontré Colin Pahlish à Genève, il s’occupait de la modération d’une table ronde avec Alain Damasio, et moi-même (Colin est assistant diplômé, section de français de l’Université de Lausanne). C’était un vrai beau moment, très enthousiasmant et plein d’échanges.
Il signe aujourd’hui cette chronique sur la plateforme consacrée à la recherche de la Haute école pédagogique, et ses mots me projettent dans cette ambiance suisse incroyable, en compagnie de chercheurs ouverts et passionnants, lors de mon séjour à Genève en mars. Et, je dois bien le dire, jamais (non, jamais) je n’ai ressenti autant de considération pour la littérature jeunesse que parmi ces gens-là. Pour eux, il est évident que nos romans jeunesse ont autant de valeur que les romans de littérature générale. Ils ne sont pas moins intéressants dans leurs réflexions. Et vous verrez en lisant cette chronique qu’ils ne nous soupçonnent pas d’écrire nos romans avec moins d’intentions et d’influences politiques, sociologiques, philosophiques ou éthiques que nos collègues de littérature générale. Et vous savez quoi ? Ca fait du bien d’être pris au sérieux, à ce point-là. Ca fait du bien qu’on comprenne si bien d’où vient son roman.
La chronique a pour titre La douleur apprivoisée. Apprendre l’empathie avec la science-fiction : les vertus de #Bleue, et on la trouve ici.
Extraits :
« Attaquant tant le phénomène de surmédicalisation des individus que les dogmes du néolibéralisme économique, le récit de Florence Hinckel, sous couvert d’imaginaire ou d’anticipation, nous offre une réflexion sur l’un des enjeux fondamentaux du vivre ensemble postmoderne. »
« Si #Bleue raconte la poursuite d’un fantasme remontant à l’époque antique, celui d’un désinvestissement radical vis-à-vis du monde et de la souffrance qui l’habite par l’élagage des affects, c’est pour mieux nous confronter à ses conséquences glaçantes »
« Hormis une évidente puissance critique, il est nécessaire de s’interroger sur ce que de plus jeunes lecteurs pourront retirer de ce texte. Il me semble que, sous plusieurs aspects, celui-ci figure les étapes ou les points d’achoppement d’un apprentissage du rôle et de la valeur que revêt l’empathie dans la vie. »
« Loin d’alimenter (seulement) le plaisir de lecture, le recours aux codes de la science-fiction trouve chez Florence Hinckel une justification et un déploiement particulièrement actuels. En mettant en scène l’un des dilemmes éthiques et comportementaux essentiels de l’adolescence, son roman procède à un diagnostic du lien social contemporain, et démontre la pleine légitimité de la littérature jeunesse à prendre part à un art politique. »