Vu avec mes enfants hier en avant-première toute simple ici-bas (on était 5 dans la salle mais par chez nous les enfants préfèrent la plage), le film d’animation français Un monstre à Paris.
(hélas ce qu’on appelle la lip-synch a été faite en anglais ce qui fait qu’en français ça fait comme toujours mauvais doublage).
Bon, soyons honnête, c’était pas mal du tout (même si : psychologie binaire des personnages, poésie potentielle de Paris inondé largement sous-exploitée, trémoussage ridicule de la chanteuse). L’idée d’un scénario à base fantastique aurait pu l’être, justement, fantastique. Tous les éléments, jusqu’aux couleurs et lumières, étaient en place. Au début, on en est tout émoustillés. Aura-t-on à faire avec la jouissance d’une histoire à la Edgar Poe ? On est vite rabattus dans nos prétentions de plaisir. Faut pas rêver non plus. Point d’élans baudelairiens en jeunesse. Donc, hélas, le genre est vite noyé dans la fièvre des réalisateurs pressés de nager dans le consensus, et surtout de nous servir la soupe M-Paradis, bien tiédie par par les grands yeux de la bête digne du chat de Schrek.
Mais je suis méchante (et adulte). On a là tout de même un film très supérieur à toutes les productions américaines (et une allemande catastrophique) que mes enfants et moi nous sommes coltinés volontairement sans être avertis (enfin on avait quelques sérieux doutes qu’on n’a hélas pas écoutés). Je suis quand même assez consternée dans l’ensemble par ce qu’on propose à nos kids en matière de cinoche. Seuls les japonais savent les considérer comme des êtres doués de rêve et d’intelligence. Les Français n’en sont vraiment pas loin. Il leur manque encore un petit grain de folie et un large détachement face aux diktats des gros-sous.
Ne boudez donc pas Un monstre à Paris. Mon fils de 7 ans qui ne voulait pas venir, peu alléché par la bande annonce, a fini par dire : « j’avoue que c’était bien ». (J’adore quand il dit : « j’avoue que… »). Alors, n’est-ce pas…