Et un coup de coeur, un ! J’ai eu la chance de pouvoir lire les épreuves de *L’estrange aventure de Mirella*, de Flore Vesco qui sera publié dans quelques semaines à L’école des loisirs, et… quel grand bonheur de lecture !
J’ai retrouvé le souffle et la légèreté de ton qui avait fait de *De cape et de mots* l’une de mes meilleures lectures en jeunesse de ces dernières années. La joie de manier les mots de l’autrice se répercute sur le lecteur ou la lectrice, et elle nous embarque dans son enthousiasme à mener son histoire rythmée, enlevée et chantante (puisqu’elle est ponctuée de chants ou comptines). Ici, elle nous projette dans un Moyen-Âge qu’elle-même qualifie de faux et fantasmé, avec un langage idoine (davantage celui des Visiteurs que celui de la réalité). C’est tout à fait volontaire de sa part, ce qui donne à son récit toute sa valeur de conte. Car il s’agit ici de donner la VRAIE version du conte du joueur de Hamelin, ce hâbleur vénal. On suit donc la jeune Mirella, presque tout en bas de la hiérarchie de la société, porteuse d’eau confrontée à la cruauté de la vie, des autres, à une invasion de rats et à son destin. Chaque personnage est dépeint avec malice, regard tranchant et tendre tout à la fois. Certains passages fantastiques m’ont même projetée dans une ambiance à la Miyazaki (Le chateau ambulant, notamment l’histoire d’amour avec l’ambigu Hauru), et j’aurais aimé que le plaisir dure plus longtemps ! Ajoutons que Flore Vesco nous offre un bel exemple d’émancipation féminine, ce qui a accru mon plaisir.
Bref, longue et belle vie à Mirella !