Aujourd’hui parution en poche chez PKJ, et en intégrale, de ma saga *Le Grand Saut* initialement parue en 3 tomes chez Nathan. J’en suis ravie !

J’ai voulu au travers de mes six personnages, venant de milieux socio-culturels très diversifiés, montrer à quel point le grand saut qu’on doit effectuer après le bac peut revêtir des réalités très différentes suivant qui l’on est et d’où l’on vient.
Cette saga s’inscrit parfaitement dans la cohérence de mon propos depuis mes tout débuts d’écrivaine : interroger les inégalités sociétales.
Le choix de la ville de La Ciotat n’est pas anodin, ce n’est pas simplement une ville aux décors superbes, c’est une cité très contrastée où se côtoient, pour aller vite, riches et pauvres. J’avais interrogé de jeunes lycéens du lycée Méditerranée pour connaitre leurs habitudes dans la ville. Mon but étant de donner une photographie la plus juste possible d’une adolescence dans une petite ville de province.
Cette chronique, fruit de 2 ans de travail, a parfois été vendue comme une romance. Jusqu’ici je prenais cette étiquette à la légère : bon pourquoi pas, ça ne fait de mal à personne. Or si, c’est à moi que cela a fait du mal, car cette étiquette a donné une image fausse de mes romans dans leur ensemble. J’ai fini par me rendre compte de cette tendance, soit de dépolitisation des oeuvres des autrices, soit d’accusation idéologique quand cette politisation est trop visible pour être niée – surtout si on a l’audace d’être féministe. Minimisation ou stigmatisation, voilà notre lot, à nous autrices engagées, à tendance féministe, je précise (les autrices engagées moins visiblement féministes sont plus valorisées, comme si on les remerciait de ne pas l’être trop, féministes).
Comme il est hors de question de m’auto-museler suis-je condamnée à cette dévalorisation ? Espérons que le monde change. Quoi qu’il en soit je suis beaucoup plus vigilante, et je ne laisserai plus donner de fausse étiquette à mon Grand Saut !
Et j’espère que cette saga aura encore une longue vie, aussi longue que *Quatre filles et quatre garçons*, où mes objectifs étaient les mêmes (et qui a subi les mêmes étiquettes réductrices…).
Bonne lecture, et à ce week-end à @creteilenpoche , où je signerai cette intégrale pour la toute première fois !