Et puis encore des réactions sur Théa pour l’éternité, qui provoque sentiments forts et contradictoires.
Les riches heures de Fantasia : « Les personnages sont soignés, depuis l’adolescente influençable qui fait le mauvais choix jusqu’à la mère obsédée par un rêve qu’elle projette sur sa fille, en passant par Jones, savant fou drapé dans sa dignité et son vernis de légalité. L’écriture fluide fait qu’on lit d’une traite l’ouvrage, et qu’on réfléchit presque seulement à partir de la dernière partie, à la recherche des trente cobayes. Mais alors, on a envie de tout reprendre depuis le début pour mieux saisir l’horreur que l’on n’avait pas bien sondée… »
(Fantasia est un chat ! Mais sa maîtresse Sophie Pilaire est bibliothécaire et c’est elle qui lit les livres ;-))
Les gourmandises littéraires : « Regardez-moi cette jolie couverture ! Elle ne vous donne pas envie ? Moi j’ai l’impression de me retrouver chez Blanche Neige. Cette couverture est l’une des raisons pour laquelle j’ai lu ce livre. Mais l’histoire est également très intrigante… »
L’auteure de cette dernière chronique a trouvé ce récit « un peu étrange », « intelligent » mais a été mise très mal à l’aise et très vite par mon histoire. Et cela arrive visiblement à quelques lecteurs de Théa. Certains ont du mal à constater que l’héroïne est une victime, et qu’elle a qui plus est elle-même choisi ce qui lui arrive. Je lui fais en outre accepter sa culpabilité. Si message il y a (je continue à marteler que je n’écris pas des livres à message mais on souhaite toujours en trouver), il n’est que là : comment on peut dans cette société, en la suivant « naturellement », provoquer soi-même, seul, sa propre perte. J’espère fort que les lecteurs en comprendront le pendant naturel : on peut soi-même, seul, se sauver de ce qu’on nous propose.
On compare parfois mon histoire à Jenna Fox pour toujours, récit que je n’ai toujours pas lu mais dont le synopsis paraît beaucoup plus confortable car l’héroïne est une victime non consentante, une victime « absolue » pour ainsi dire. Il faut que je le lise pour pouvoir en dire plus.
Le plus étrange dans tout ça, c’est que je n’ai moi-même pas perçu « l’horreur » de mon histoire quand je l’ai écrite. Ou bien, disons, j’ai compris et intégré cette horreur latente et possible dans l’avenir, depuis longtemps, si bien que je l’ai décrite comme étant déjà là. Elle est un peu déjà là. Théa « existe » pour dire : attention.
Rassurez-vous : mon prochain bouquin est humoristique ! (que je navigue d’un genre à l’autre a énormément de sens, j’en parlerai peut-être un autre jour)