Ce blog serait comme une frise à dérouler. Pour faire suite aux mots et image d’hier :
Pour m’immerger dans un roman à écrire, j’ai besoin de m’entourer d’images d’artistes. J’ai besoin de leur regard vrai pour m’extraire des images tristement formatées dont on est constamment entouré. C’est particulièrement vrai pour les images d’ados. Il y a une vraie résistance à les regarder dans les yeux, à voir leurs corps, ainsi que leurs moeurs.
Je navigue entre la vision de Larry Clarck…
Celle de Joseph Szabo :
Et, entre autres, deux regards du nord qui m’accompagnent depuis longtemps, Rineke Dijkstra :
Et Helen Van Meene :
Côté cinéma, je me sens très, très proche de Gus Van Sant (certains plans de Paranoid Park me hantent souvent) :
J’ai adoré Winter’s bone, avec une Jennifer Lawrence d’avant Hunger Games magistrale :
Que dire du troublant Virgin Suicides de Sofia Coppola ? (génial, quoi) :
Et, dans son genre, je crois que personne encore n’a surpassé John Hughes. J’aime beaucoup sa fantaisie, très drôle et souvent profonde.
(Ferris Bueller, mon chouchou, a fait passer, de mon temps, un vent d’impertinence sur une filmographie américaine teenager très gnangnan)
J’ai l’impression que les adaptations des romans de John Green n’arrivent pas à la hauteur de ses mots parce que John Hughes ne les a pas réalisés. Je pense surtout à Paper Towns qui m’a beaucoup déçue (l’acteur principal, presque un sosie du Cameron dans Ferris Bueller, y était mille fois moins émouvant et à peu près aussi charismatique qu’un plat de nouilles).
Pardon, je ne classe pas du tout dans les gnangnan le génial et émouvant Stand by me :
Coté séries :
Fantastique Rae Earl dans My mad fat diary ! L’un des plus beaux personnages ado qu’il m’ait été donné de suivre.
Réjouissantes quoique parfois caricaturales, les deux premières saisons de Skins (version anglaise, surtout ! Pas américaine).
On me souffle que je devrais regarder Freaks and Geeks, mais c’est aussi une autre époque et j’ai envie d’ici-maintenant.
En France, c’est le regard de Riad Sattouf qui me paraît le plus juste et drôle :
J’ai beaucoup aimé aussi, mais encore dans le style vintage, le Trois souvenirs de ma jeunesse, de Desplechin.
Mais dans les deux cas ce sont plutôt des regards justes du passé et au masculin (je pense à Camille redouble pour le regard féminin, mais on est plutôt du côté adulte du personnage).
J’ai souvenir d’un assez bon film cruel et dérangeant, Mauvaises fréquentations, mais il date déjà d’il y a presque 20 ans.
Ils sont rares ceux qui aujourd’hui, donnent à voir de vrais ados contemporains, sans regard adulte surplombant, plombant, faux, lyrique, caricatural ou moralisateur. Que celui qui a envie de me citer LOL se censure, s’il vous plaît, je crois que dans aucun autre film je n’ai ressenti une telle overdose d’apparts parisiens.
Il faut dire que saisir les ados d’aujourd’hui est un vrai challenge (vous aurez compris que je m’y essaie, modestement, dans mon écriture d’en ce moment, mais j’ose à peine le dire de peur d’échouer…)