Un peu difficile de savoir où on en est entre les déceptions et les très bonnes nouvelles qui paraissent irréelles. Toujours sur un fil bleu d’intensité ; on préfère ces brumes épaisses qui s’amusent à traîner sur les lumières vives, plutôt qu’un nuage constant de sécurité. Et on avance, on y croit, on écrit. Ecrire est tout ce qui reste.
Et puis parfois comme aujourd’hui, tout s’arrête, tout se suspend ou bien au contraire tout vit soudain : c’est une plongée tête la première dans le mouvement et l’agitation, l’enfance et les rêves, les tâtonnements et les coups de génie. Un atelier d’écriture dans deux classes de CM2. Tout fuse encore et tourbillonne. J’y retourne demain. Heureuse de ne plus penser une seule seconde durant toute une journée aux mystères obscurs de l’édition, pavés de gouffres et d’Olympes, de dithyrambes et de refus tranchés, d’art puis de chiffre de ventes. Mais seulement penser à eux, la source véritable, le vrai manège, les seuls qu’il ne faut pas oublier. Pour écrire, ce(ux) qui reste(nt).