Le festival d’Avignon et les Rencontres de la photographie d’Arles sont pour moi des incontournables de l’été : puisque je vis dans le sud, autant en profiter ! Et c’est toujours un vrai bonheur.
Hier, à Avignon, Avignon, vu Comédie sur un quai de gare au théâtre du Chêne noir, de Samuel Benchetrit, très bien, drôle et émouvant.
Puis grand écart : après Le chêne noir, direction Le Palace, pour un excellent stand-up. Je vous recommande Arnaud Demanche, qui nous a fait rire en continu pendant une heure ! Un regard à la fois doux et acide sur le monde, c’est possible, la preuve. Un très bon moment…
Retour à Arles. L’autre fois, je ne vous ai parlé que de Anonymous Project, aux Rencontres d’Arles, mais j’ai aussi été enchantée/bouleversée/remuée/bousculée par tout ce que j’ai vu à l’espace Van Gogh – qui est aussi un superbe endroit apaisant, ce qui ne gâche rien (il s’agit de l’ancien hospice où été interné Van Gogh). En vedette des expos, la grande HELEN LEVIIT que je connaissais déjà très bien, mais dont je n’avais jamais vu les photos en vrai. Ses photos de rue new-yorkaises sont très belles, et son regard sur les enfants qui y jouent et y tracent des dessins ou inscriptions à la craie, très émouvantes.
Mais j’ai totalement découvert EVE ARNOLD, ABIGAIL HEYMAN & SUSAN MEISELAS dans une expo commune appelée Unretouched women. Là, grande claque. D’une manière générale, il faut saluer la programmation de cette année où les femmes photographes ont enfin leur juste place, dans une manifestation qui jusqu’ici était très, très masculine (sans aucune raison valable, évidemment). Dans cette expo comme dans d’autres, j’ai trouvé hyper rafraichissant et extrèmement nouveau, pour le coup, de voir des hommes mais surtout des femmes vues par des femmes : cela change tout. L’esthétisme est autre, l’admiration est ailleurs, la complaisance absente. Par exemple, jamais auparavant je n’avais vu de photos sur le thème de l’avortement, et jamais qui soient aussi fortes (sans que ce soit gore, bien sûr). Un regard intime et vrai sur le corps féminin et ce qu’il vit, ENFIN. Les photos de strip-teaseuses sont aussi absolument poignantes et explosent dans toute leur humanité. Honnêtement, s’il y a une expo à ne pas rater, si vous désirez renouveler votre regard, c’est bien celle-ci. Sans avoir autant aimé, j’ai été assez bousculée aussi par LIBUSE JARCOVJAKOVA qui nous montre la nuit dans la Tchécslovaquie communiste, dans un style cru et poétique qui ne craint pas l’imperfection des hommes, et, spoiler, des femmes non plus (that’s so new).
Par contraste, l’expo de TOM WOOD, intitulée Mères, filles, soeurs, amuse et émeut, mais ne bouscule pas le moins du monde. Du déjà-vu, en somme, intéressant certes, mais je cherche autre chose dans l’image désormais, je cherche du neuf et du vrai. Force est de constater que ce sont les femmes photographes qui m’offrent cela, en ce moment.