Dernière excellente lecture : La sorcière oubliée.
Je suis une fan de Melvin Burgess et encore une fois il a réussi à me surprendre et me bousculer. Pourtant le début ne m’a pas emballée, avec cette entrée directe dans un univers de sorciers très rocambolesque. Mais très vite j’ai été captivée par les dilemmes moraux, les relations entre les personnages, et surtout par ce que l’auteur osait faire subir à son personnage ado ! C’est ce qui me plait le plus chez Burgess, cette manière de s’adresser aux jeunes sans aucune concession, et à leur parler sans crainte de ce qui peut leur arriver, tout en restant tendre avec elles et eux. Une prouesse. En réalité, Burgess décrit une relation toxique, des adultes souvent minables, et une jeune fille très humaine, presqu’anti-héroïne, avec un emballage fantastique qui, selon moi, n’est qu’un prétexte pour inciter les lecteurices de tout âge à tourner les pages.
Par curiosité, je suis allée voir les avis sur Babelio. J’ai été si captivée et si secouée que j’ai été très surprise de lire tant de mauvais avis. Pour certains romans, comme celui-ci, je trouve que c’est un vrai souci que seuls des avis d’adultes avec un regard d’adulte soient disponibles. C’est quelque chose que j’observe de plus en plus, ces adultes qui lisent des romans jeunesse sans même faire l’effort de se dire « c’est écrit à destination des jeunes ». C’est un peu bizarre quand même de déplorer un style très direct, ou que l’héroïne a « trop le comportement d’une ado », quand on lit un livre pour ado. Bizarre aussi, si on s’intéresse à la littérature jeunesse, de ne pas s’attendre, quand on ouvre un livre de Burgess, à y trouver des aspects dérangeants. Sans compter tous ces avis qui sont choqués par les allusions sexuelles pourtant très soft.
Bref ce roman est sans aucun doute l’une des pépites de la littérature ado (pas young adult, la différence est importante)… et il a une note de 2,4 sur 5 sur Babelio. De quoi relativiser !
