Dernières (bonnes) lectures.
De cette rentrée littéraire : Ilaria ou la conquête de la désobéissance de Gabriella Zalapi.
J’ai dans ma PAL Antonia et Willibald, qui complète cette originale saga familiale. Ilaria, sans aucun doute le double de l’autrice, avait 8 ans en 1980, comme moi à 1 an près, ce qui a créé une forte identification. Ce récit d’enlèvement relate une errance géographique et psychique, principalement en Italie, avec un père toxique. La langue est efficace et précise. J’ai beaucoup aimé.
Après Monique s’évade il m’a fallu lire Qui a tué mon père puisque ce roman-ci y était évoqué. J’espérais davantage de liens politiques avec la vie et déchéance paternelles mais les quelques qui sont faits, même tardivement, sont saisissants. Edouard Louis est touchant dans ces réhabilitations parentales, après une période de rejet total. Son oeuvre suit sa propre rédemption.
De grandes dents, essai fort intéressant. Même si l’autrice semble parfois vouloir faire rentrer des ronds dans des carrés, elle a le droit de le faire et c’est ce qui est réjouissant, ces paroles de femmes pour interpréter à leur manière des contes fixés par des hommes. D’autant qu’il y a aussi de véritables traits d’évidente lucidité qui nous font dire : mais c’est bien sûr ! (Le lien est très fort avec mon prochain roman à paraître à L’école des loisirs, vous verrez.)
Et enfin les grands cerfs de Claudie Hunzinger. On a beau être féministe, on peut rester estomaquée de lire une femme capable de partir seule, la nuit, dans la forêt profonde, pour y faire de l’affut. Ce fut mon cas et une belle leçon : mais enfin pourquoi cela m’a-t-il tant surprise ? Preuve que ma déconstruction personnelle n’est pas terminée. En tout cas, pour cela et pour ce beau chant d’amour envers la nature, c’est un livre à lire.
Passez un bon week-end !