Lors de mes rencontres avec des lecteurs, je parle souvent, en plus bien sûr de mes influences littéraires, de mes influences cinématographiques, car ces dernières sont souvent connues d’un grand nombre et on voit tout de suite de quoi je parle. Mais en réalité, mes influences visuelles sont davantage photographiques ou picturales. D’ailleurs j’ai du mal à apprécier un film qui n’aurait pas une bonne photographie (en cela les images fixes tirées de films sont révélatrices – voir les photos de Donata Wenders). L’image fixe libère davantage mon imaginaire, qui s’empresse de tisser une histoire autour d’elle. Les portraits, surtout, mais pas que. Les instants, aussi.
Envie de rectifier : les instants, surtout.
Pour moi, donc, la littérature se doit d’avoir également une bonne photographie (comprenne qui pourra).
« Pigeons, 15 novembre 1971 », André Kertész
Mary Ellen Mark