On y a cru un temps. On a vraiment pensé que Facebook pouvait être ce formidable outil de communication. Qu’un post pouvait toucher des milliers de personnes comme ça, sans effort et gratuitement (et on visualise immédiatement, rêveusement, les animations du film The social Network montrant un réseau qui se déploie tel une toile d’araignée). Or non. Bien sûr, non. Un logiciel d’efficacité fait que même si vous avez 3000 amis, vos posts ne seront vus que par ceux avec qui vous communiquez le plus. Personnellement, cela me renvoie une image de ce réseau moins monstrueuse. Et j’en aime toujours davantage le lieu de mon blog.
*
On reparle des assistantes sexuelles pour handicapés lourds. Le sujet mérite d’être évoqué et discuté. Mais encore une fois, consternée de constater que seul le droit au sexe (et donc au contact physique humain) des hommes (hétérosexuels) est mentionné. N’existe-t-il donc pas de femmes handicapées ? N’ont-elles aucune libido ? Quelles solutions pour elles ? Et est-ce que seul le corps des femmes (valides) peut être monnayé ? Tant de discriminations couvent dans cette volonté d’en éradiquer…
*
Les blogueurs(ses) qui rédigent et publient des chroniques de romans. J’en estime une grande part. Souvent bibliothécaires, documentalistes ou libraires, ce sont des passionnés et de grands lecteurs ainsi que souvent des professionnels de l’enfance ou de l’adolescence. D’autre part leurs chroniques sont précieuses en littérature jeunesse si peu médiatisée de façon « officielle » et je les remercie chaleureusement de contribuer à faire connaître nos livres. Mais une minorité me rend de plus en plus perplexe. Je ne parle pas de blogs d’ados, pour lesquels j’ai une grande tolérance et que je trouve très touchants ! Mais je l’affirme aujourd’hui : depuis quelques temps déjà je ne relaie plus les chroniques bourrées de fautes d’orthographe ou celles dont les critiques sont de façon évidente très peu constructives ou réfléchies. Exemples : dernièrement une youtubeuse a déclaré qu’elle trouvait Le chastronaute « trop jeunesse » (un roman destiné aux 8-10 ans !). Elle est même allée jusqu’à déconseiller de le mettre entre des mains d’enfants car cela pourrait leur donner des idées de bêtises ! Idem lorsque des adultes trouvent mes héros (souvent héroïnes) ados trop agaçants, les parents que je décris trop démissionnaires, bref le monde dont je parle pas assez parfait pour nos chères têtes blondes. Rappelons que nous n’écrivons pas pour rassurer les adultes mais pour partager des tranches de monde vues sous un angle particulier, avec qui veut. Pour certains, en littérature ado, les « modèles » féminins devraient encore être doux et dociles, dans tous les cas « attachants ». Les « modèles » parentaux devraient toujours incarner autorité et sagesse. Et surtout la réalité ou le décalage ne devraient jamais être exposés. Nos ados pourraient être trop rassurés de retrouver et de comprendre enfin une part du véritable monde dans lequel ils vivent. S’en révolter, si ça se trouve. Et en rire, peut-être. Un scandale, en somme.
*
Sinon les hirondelles étaient là ce matin. C’est le printemps bien avancé…
Jeanne
29 avril 2015Je vous retrouve tout à fait dans la critique que vous faites de certains blogs amateurs… J’ai l’impression que ces derniers mois, la blogosphère dédiée à la littérature jeunesse a explosé, comme si c’était soudain devenu cool et punk et complètement in. J’adore découvrir des blogs mais je suis effarée devant le nombre de chroniqueurs qui se contentent de brasser de l’air avec des remarques du genre: « C’était trop bien parce que j’ai adoré / J’ai détesté parce c’était nul ». Loin d’être constructives, ces « chroniques » relèvent plus du contenu facile que de la vraie analyse… Et c’est vraiment dommage 🙁