Au départ j’ai juste voulu chercher la réponse exacte à la question qu’on me pose souvent lors des rencontres scolaires : combien de romans avez-vous publié ?, question complexe à cause des romans épuisés ou réédités.
Alors j’ai mis cette page de toutes mes parutions à jour et j’ai compté :
28 ouvrages actuellement disponibles – 49 parutions en comptant les rééditions – 41 publications (sans compter les rééditions, donc)
Bon, voilà, j’ai enfin une réponse exacte à fournir (41 étant la réponse la plus exacte : romans écrits et publiés).
Puis je me suis demandée : tiens tiens, mais combien ça fait de romans vendus en tout, ça ?
Alors je me suis replongée dans un tableau excel que j’ai mis des heures à confectionner il y a peu de temps, peut-être à cause d’un désir de bilan de carrière. Pour chacun de mes romans, j’avais renseigné les données : à-valoir, tirage initial, prix, pourcentage de DA, cumul des ventes depuis parution, ventes année par année depuis 2006 (j’ai publié 2 romans avant, en 2003 et 2005, mais aux ventes si négligeables (diffusion très restreinte) que je date mes réels débuts de La Guerre des Vanilles chez Magnard – sachant que j’ai commencé à prendre les choses au sérieux uniquement dès 2009.
Petit aparté : ce tableau est diablement intéressant. Il prouve de manière éblouissante que plus le contrat est bon (à-valoir important, % pas trop mauvais, paliers intéressants), plus les ventes sont conséquentes. Les contrats les plus pourris que j’ai signés au tout début, quand j’étais naïve et ignorante – et certes, peu connue par les libraires -, n’ont engendré que des ventes très faibles. A bon entendeur… (cela dit, on débute tous en faisant des erreurs, comme j’en ai faites. Ce type « d’erreurs » permet aussi de se faire publier quand on ne connaît personne dans le milieu et qu’on vient de nulle part. Il faut bien démarrer quelque part… La pierre est surtout à jeter aux éditeurs qui proposent des conditions irrespectueuses du travail des auteurs).
Et donc, après quelques petites manipulations dans ce tableau, j’en suis arrivée à la conclusion que, depuis 2007 (sachant que je n’ai pas encore eu toutes mes redditions de compte sur les ventes de l’an dernier), j’ai vendu, en tout, à peu près…
258 500 romans !
Et ça, ça scotche. Ca donne un peu envie de se la jouer (même si pour être honnête je compte dedans les ventes d’U4.contagion dont je ne suis pas la seule auteure, du coup je triche un peu). Mais dès qu’on réfléchit deux secondes, l’humilité revient comme un boomerang lancé avec âpreté. C’est que bon, quand je calcule ce que m’a rapporté chacun de ces livres vendus, en moyenne, cela fait dans les soixante centimes (calcul effectué : totalité des droits d’auteur perçus sur cette période / nombre de ventes totales). Sachant que les prix de mes romans varient de 3 à 17 euros environ, je vous laisse déduire de ces chiffres… ce que l’on peut en déduire (ce chiffre correspond à peu de choses près aux 0,567 euros par livre utilisée pour l’excellente campagne de photos de La Charte de l’an dernier. Ce calcul se basait sur un pourcentage de 6% pour un livre de 10 euros, mais ce chiffre se vérifie donc aussi avec la moyenne effectuée sur un panel d’ouvrages aux prix variés, avec des % allant de 5 à 10% dans le meilleur des cas – dernier palier de ventes).
Voilà, c’était ma minute d’apothicaire !… sans commune mesure avec tout ce que m’ont apporté tous ces romans, autre que financièrement : rencontres, souvenirs fabuleux, échanges émouvants, retours exaltants, voyages… Mais ce sont des aspects qui doivent cohabiter.
Delphine Laurent
25 avril 2017Ca fait plutôt 26’000 romans par an, non? (dit l’auteur qui, comme ‘vrai métier à côté’ est prof de maths… 😉 )
Chiffres intéressants, ceci dit, merci de les partager, et bravo pour cette belle carrière!
FH
25 avril 2017Oups merci !!! Pourtant je suis plutôt fortiche en maths mais ce chiffre-là a dû me paraître peu crédible, et pourtant il est juste, en moyenne ! Du coup j’ai enlevé la phrase, peu représentative de ce que je voulais exprimer. thanx 🙂