Me revoici, avec mes 3 dernières (bonnes) lectures !
D’abord merci à Vincent Villeminot pour m’avoir offert son roman Fais de moi la colère, qui est une véritable réussite.
J’aime les romans qui prennent des allures de fables et celui-ci réussit l’exercice à merveille, sans perdre pied avec le réel, et ce dans un style ciselé et envoutant. C’est tout autant politique que poétique et très sensuel. Bien sûr, quand on a co-écrit U4 avec l’auteur en question, on ne peut pas s’empêcher d’y voir des similitudes. Stéphane serait une petite soeur d’Ismaëlle (ou l’inverse, peu importe), et j’ai trouvé cela très touchant, d’autant plus touchant que Vincent est allé là aussi loin qu’il en avait envie, puisque son public pouvait aller plus loin avec lui. Aussi, bien sûr, j’ai adoré Ismaëlle et son réalisme tout sensuel. Elle est d’une importance capitale dans ce récit, en y apportant la part terrienne et viscérale qui lui aurait manqué. Ezechiel est, lui, à la fois vaporeux, liquide et donc insaisissable ; il est le fils de trop d’atrocités pour admettre d’exister. Les mots sont son défouloir, dans des monologues d’un lyrisme brut, et seule la capture du monstre, métaphore du mal qui multiplie les cadavres dans le lac et ronge le monde, lui offrirait une rédemption ou au moins une consolation (en tout cas tout ceci est ma lecture). Je m’arrête là pour ne pas spoiler, j’ai juste envie de demander comme tous les fans d’U4 l’ont demandé pour Stéphane : mais bon sang de bonsoir, que va devenir Ismaëlle ? (oui, j’ai eu une lecture à la fois jeunesse et vieillesse de ce roman !). En tout cas, bravo et merci Vincent.
Juste avant, j’avais lu La Tresse de Laetitia Colombani.
Pendant tout le roman je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Trois femmes puissantes de Marie N’Diaye que j’avais beaucoup aimé. La tresse est un très bon roman que j’ai lu avec grand plaisir et intérêt mais j’ai sans doute été gênée par la comparaison avec cet autre roman que j’avais trouvé si puissant, si musical et d’une noirceur qui laisse filtrer la lumière comme un éclat de diamant. Comparer n’est sans doute pas une bonne chose. Lire La tresse, tout comme lire Trois femmes puissantes, c’est de toute façon ne pas perdre son temps.
En jeunesse, je suis (très) en retard mais j’ai enfin commencé Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire, en tout cas le tome 1.
J’adore ! C’est stylé, ingénieux, inventif, malin. Rien à dire. A mettre entre toutes les mains ! (en revanche pourquoi, mais pourquoi les enfants héros sont-ils si moches sur cette couverture ?… Ca passe peut-être mieux avec la couverture d’origine :
)
A très vite, pour d’autres romans de la rentrée littéraire (et des plus vieux, aussi, puisque les livres vivent longtemps).