Les vacances de Noël sont aussi l’occasion de voir de bons vieux films avec les enfants. L’an dernier, je me souviens, nous nous étions régalés avec Les lumières de la ville que j’ai évoqué récemment. Il y a quelques jours, nous avons récidivé avec The Kid. Je crois bien que je ne l’avais jamais vu entièrement, et ça a été un enchantement pour tous.
Ce qui est immensément touchant chez le clown Charlot, c’est qu’il ne peut s’empêcher de laisser percevoir le charme de Charlie Chaplin, empli de tendresse et d’humanité. Et comme en ce moment je suis en plein dans Balzac, j’y vois de nombreux points communs dans la façon de pointer les typologies des personnages et des classes sociales ; les nobles sentiments ainsi que la beauté se dénichent où ils ne s’affichent pas, et inversement ce qui paraît grand est souvent mesquin, et cela montré avec finesse, sans outrance stéréotypique (en réalité je vois cela partout depuis ma lecture d’Eugénie Grandet et du Colonel Chabert, surtout dans la vie-même). Il y a aussi, autant chez Balzac que chez Chaplin, un véritable amour des femmes, rarement autant prises en compte dans l’histoire de la littérature et du cinéma avant eux. C’est que chez ces deux hommes de génie, la part féminine en eux n’y est pas pour rien.
(La comparaison Balzac-Chaplin, en rien académique et assez audacieuse, n’engage que moi).
J’ai particulièrement aimé les scènes choisies pour montrer l’intimité quotidienne de nos deux héros, spécialement les petits-déjeuners.
Et leur lutte acharnée contre vents, marées, institutions, ordre moral. Tout est transposable à notre époque, l’absurdité sociale étant un travers humain très ancré.
Enfants, ados, si vous ne l’avez pas déjà vu, n’hésitez plus, visionnez The Kid, pour un moment de pur bonheur. Pourquoi s’en priver ?