Dernières excellentes lectures ! En BD, de l’économie vulgarisée : j’ai beaucoup appris grâce à *Capital et idéologie* d’après l’ouvrage de @thomaspiketty , par Claire Alet et Benjamin Adam.

Idem avec *Riche, pourquoi pas toi* de Marion Montaigne, d’après les travaux des époux Charlot.

Puis, en vue de recherche pour un roman, j’ai acheté et dévoré *Et à la fin, ils meurent* de @loulubie , qui nous apprend la vérité sur les contes, et ça décoiffe.

Ensuite *Un garçon comme vous et moi* de Ivan Jablonka , qui s’applique à explorer la « garçonnité » et c’est intéressant.

Tiens, ça a un rapport avec *Bien trop petit* de Manu Causse sur lequel je me suis précipitée dès que j’ai eu vent de l’absurde interdiction aux mineurs (et dont j’ai déjà parlé dans un post fb+insta – que je reproduis en bas de cet article). C’est amusant parce que lorsqu’on l’achète sur sa liseuse, à aucun moment on ne demande l’âge de l’acheteur, or on peut avoir une CB avant 18 ans, isn’t it ? Ceci m’a presque fait autant rire que certains passages du livre. J’adore l’humour jamais méchant, tendre et tout en auto-dérision du jeune héros (et généralement, de Manu :-)). Grégoire est très attachant, et j’ai trouvé très fine l’analyse du harcèlement entre garçons. Et c’est bien écrit. Quant aux passages visés par l’interdiction, quelle blague vraiment puisque ce sont ceux d’un ado qui apprend à écrire de la littérature érotique, avec maladresses au début, et le vif désir d’exciter (le but, n’est-ce pas, de la littérature érotique) mais sans heurter et sans domination et sans sexisme. Mais tout le monde n’a pas la même idée de ce qu’est « une vie de jeune homme », n’est-ce pas Gérald ? 😓

Puis j’ai poursuivi mon exploration monomaniaque des romans d’Emmanuelle Bayamack-Tam/Rébecca Lighieri. J’ai beaucoup, beaucoup aimé *Il est des hommes qui se perdront toujours*, dans une Marseille que j’ai bien reconnue. Un peu moins *La treizième heure*, réécriture déstabilisante car dans un univers parallèle de *Arcadie* que j’ai tant apprécié.

Et pour finir l’excellent *Dans le bleu* de Joyce Carol Oates, traduit par la talentueuse Clémentine Beauvais. Encore un roman jeunesse de JCO juste, prenant et fort. Bonnes lectures à vous !

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20 juillet 2023 : Soutien total et sans réserve à l’ami Manu Causse qui a vu son roman *Bien trop petit*, publié dans la collection L’Ardeur de Thierry Magnier, interdit à la vente ces derniers jours. Censuré, quoi. Cette décision inepte laisse pantois. Ça sort d’où ? On hésite entre l’hypocrisie (protéger les jeunes, alors que la collection est explicitement destinée à parler de sexualité à ceux de plus de 15 ans ? Alors que ces mêmes jeunes sont exposés depuis bien moins âgés à des images pornographiques violentes et immensément sexistes – quand le livre de Manu est parfaitement antisexiste et remet les pendules à l’heure ?), et l’ignorance perpétuelle sur ce qu’est devenue la littérature jeunesse en quelques décennies, id est un espace foisonnant aux valeurs fortes d’égalité et d’émancipation, qui aide et soulage nombre de nos lecteurs et lectrices (on le sait, puisqu’ils et elles nous le disent et nous l’écrivent).

Ce qui est certain, c’est que c’est un scandale qu’on ne peut pas laisser passer. Pas pour nous auteurs et autrices jeunesse, pas pour les éditeurs, ni même pour Manu bien que je l’apprécie beaucoup, mais pour les jeunes gens d’aujourd’hui.

Il n’existe plus qu’un seul espace où on leur parle de sujets essentiels de manière intelligente, non condescendante, et émancipatrice, c’est la littérature jeunesse. La censurer de manière aussi peu réfléchie, c’est mépriser la jeunesse d’aujourd’hui.

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Une vague de soutiens similaires a heureusement déferlé sur les réseaux, assortie de #whenIwas15, qui consiste, sur l’impulsion de Nicolas Mathieu, à parler de ses 15 ans désirants, empêtrés, furetants, traversés de flux. Et c’est beau. Je n’y ai pas participé parce que pas envie de parler de moi (si j’écris si souvent sur cet âge c’est pour en parler par procuration), et parce que d’autres ont dit très joliment ce que j’aurais pu dire aussi.
C’est beau, oui, seulement je ne peux m’empêcher de constater que toutes les personnes, hommes et femmes confondus, qui ont exprimé leur soutien, sont généralement connues pour leur discours anti-sexiste… et que les autres se sont tus. C’est peut-être pour cela que, tristement, on ne peut que constater, aussi, que très peu d’hommes pour beaucoup de femmes ont exprimé leur soutien et ont participé à #whenIwas15…
Comment ne pas en conclure, comme j’ai pu le faire à de multiples occasions, qu’il y a un lien profond entre le respect des droits de tous et toutes, hommes et femmes, à égalité, et le respect de ce qu’est vraiment la jeunesse, sans fausse pudibonderie ni hypocrisie.
Au final, il s’agit de toujours garder les yeux grands ouverts, et pas seulement vers son nombril (ou plus bas, pour faire le lien avec le livre de Manu :-)).

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