Très grand coup de coeur pour ce film vu hier sur Arte (encore visible quelques jours ici ou en TV à la demande).
C’est le seul film que je connaisse qui parle aussi bien des instits ! (D’ailleurs le seul film que je connaisse qui parle des instits…) Oh, bien entendu, il n’est pas question ici en profondeur des difficultés que rencontrent les professeurs des écoles, mais il les affleure.
Ce que j’ai le plus aimé, c’est la justesse extraordinaire des rapports humains, et une vision du quotidien et de la vie qui est celle de mes plus grandes amies instits, et qui fait que je les aime : si elles (désolée mais je ne connais que des femmes qui soient ainsi), si elles tiennent le coup, c’est parce qu’elles pensent toujours d’abord à la souffrance des gamins avant la leur (« bien sûr que je les aime, sinon je les tuerais ! »), et qu’elles sont les personnes à la fois les plus folles et les plus équilibrées qui soient, en prise directe avec la souffrance du monde, avec une bonne humeur inoxydable.
Un exemple tout bête : trois jolies jeunes femmes trentenaires, célibataires, se retrouvent dans un pub. On est si bien formaté par les séries du type Sex and the city (la série qui selon moi a fait le plus de mal aux femmes et à leur image en ce début de siècle) que l’on s’attend à ce qu’elles se lamentent sur leur manque de mec ou sur leur mec, et qu’elles se défoulent en parlant sexe. Mais non. Bien entendu, non ! Il leur arrive d’en parler bien sûr, mais cela prend la place que cela prend réellement, lorsque parfois on pense uniquement à soi. Dans ce pub, ces jeunes femmes parlent de leurs élèves, de la société, de la difficulté des familles, de leur impuissance à gérer cela, et voilà, c’est ça, on y est, voilà de quoi on parlait le plus souvent avec mes amies instits lorsqu’on se retrouvait. Cette scène très simple est formidable, car enfin elle respecte la réalité.
L’amitié entre Poppy et sa colocataire est très belle et bien rendue également.
Mais la cerise sur ce gâteau si savoureux (malgré quelques longueurs que l’on pardonne aisément), c’est le moniteur d’auto-école. Surtout, ne ratez pas l’avant-dernière scène !
Mike Leigh, merci.
Doinet
19 février 2012Merci Florence de m’avoir fait découvrir ce film d’un naturel épatant. Grâce à toi, j’ai passé une super soirée devant mon ordi ! Il me fallait bien ça pour m’évader, tu sais en ce moment, je suis sous le coup d’une grosse crise d’asthme qui m’épuise littéralement surtout le soir. Bises. Mymi
florence
19 février 2012Je suis vraiment contente que tu aies passé une bonne soirée un peu grâce à moi ! Je te souhaite bon courage, et grosses bises.
Pascale
15 février 2012J’ai vu ce film au ciné, et j’avoue que l’actrice m’avait paru très horripilante, ce qui m’avait gâché le film (d’accord cependant pour les passages avec le moniteur d’autà-école !). Coïncidence : hier soir j’ai regardé le DVD « We want sex equality », avec la même Sally Hawkings (fille de célèbres auteurs/illustrateurs jeunesse…) que j’ai cette fois trouvée plus supportable.
florence
21 février 2012Trois messages de toi, Pascale, classés parmi les indésirables, automatically ! J’ai bien sûr grondé les robots, qui seront privés de nourriture binaire pendant un certain temps.
Ce qui m’a le plus horripilée quant à moi, c’est le doublage français, une véritable horreur. Sinon non moi j’ai trouvé l’actrice très forte, quand même, et faut dire, je connais des filles qui sont vraiment comme ça, et j’adore cette folie-là.