Ça fait un petit moment que j’ai envie de partager ma découverte d’une nouvelle façon d’écrire, que je qualifierais de nomade. J’ai tourné autour de ce besoin depuis assez longtemps, sans trouver de solution vraiment valable jusqu’à présent. A l’origine de tout : le désir de se dévisser d’une table de travail, avec toujours la même position assise.
(vous connaissez la chanson de Camille ?
C’est quand même triste
d’être vissée à sa chaise à mon âge
comme une vieille anglaise, une momie, un otage
oui j’suis l’otage de ma tête
)
Pour commencer, afin de trouver la meilleure ergonomie pour cette position obligatoire, tout de même, surtout personnellement pour le retravail pointu d’un texte, j’ai tâtonné longtemps. La meilleure acquisition que j’ai faite, ça a été une simple planche, assez large et longue, que j’ai montée sur quatre pieds (quatre, c’est plutôt un chiffre que je conseille) réglables en hauteur. J’ai dû changer la hauteur plusieurs fois pour trouver celle qui me convienne. Un bon fauteuil aussi est indispensable, avec accoudoirs, également réglable en hauteur (quand vous avez trouvé la bonne hauteur de fauteuil, et de planche, ne la changez plus JAMAIS, sous peine de flinguer ce bel équilibre – le premier mioche qui joue avec mon fauteuil, je le prive de gouter). La profondeur de la planche est hyper importante, parce que l’écran doit être placé tout au fond. Perso, j’ai un grand écran branché sur mon ordi plus petit, avec clavier indépendant que je peux placer où je veux. Du coup j’ai les avant-bras complètement posés sur la planche. Position idéale.
Mais quand même marre d’être une vieille anglaise. J’ai un dispositif pour placer clavier et écran en hauteur, afin d’écrire debout si je veux et me la jouer Victor Hugo. Pas mal. Il me manquait toujours quelque chose que je n’arrivais pas à définir vraiment jusqu’à ce que… on m’offre une tablette.
Oui, je sais, je vais encore faire l’apologie de la technologie, et je m’en excuse platement mais j’ai autant le droit d’être fascinée par ça que par la Haute Couture. Et puis au final mon dispositif m’est revenu trois mille fois moins cher qu’une robe Christian Lacroix… même si ce n’est quand même pas donné. Mais il s’agit de mes outils et de mon environnement de travail, après tout. Oh et puis flûte j’arrête de me justifier, je partage juste ma façon de faire (comment ça, je m’énerve toute seule ?).
Donc, une tablette, et je vais aller plus loin dans l’indécence : un Ipad. Oui, parce que, hélas, Apple est le seul à proposer ce truc génial que j’ai découvert, étoiles dans les yeux : Icloud. Et pour utiliser Icloud à fond : le logiciel de traitement de textes Pages (désolée, mais il faut aussi que votre ordi principal soit un Mac récemment mis à jour). Avec cette fonctionnalité, Icloud, imaginez un peu : je commence à écrire mon texte à mon bureau ; besoin de bouger (j’ai tout le temps besoin de bouger), hop je vais me faire un café dans la cuisine, ou bien je vais m’allonger un peu, ou m’asseoir autrement et ailleurs, et je continue d’écrire sur ma tablette où, comme par magie, mon texte s’est synchronisé tout seul ; j’écris quelques lignes ; je retourne au bureau et sans rien à faire, aucune manip, rien, mon texte est là avec mes quelques lignes ajoutées ; bien entendu je peux avancer sur ma tablette n’importe où : dehors, dans le train, etc… La synchronisation ne se fait que lorsque je suis connectée à Internet, mais ce n’est pas un gros handicap. Je peux même, si je veux, relire ce texte sur mon Iphone (ô indécence !), où là aussi la synchronisation est automatique.
Trouver son texte, mis à jour, sur plusieurs écrans, est un atout formidable pour moi. Je cherchais ça depuis longtemps sans savoir que ça existait déjà. De plus, écrire sur la tablette, ce que je redoutais le plus, se révèle très aisé, voire agréable. Je pense que ça a brisé une forme de monotonie, et que j’ai trouvé, véritablement, une nouvelle façon d’écrire, plus légère, plus continue et facile.
Mon prochain défi, mais je vais devoir me remettre en frais parce que c’est assez cher, ça va être d’acquérir et d’utiliser l’un de ces deux logiciels : Scrivener ou UlyssesIII. Il semblerait que ce soit fabuleux pour structurer un récit de fiction. J’ai assez hâte de m’y frotter. Je vous en parlerai si j’arrive à maîtriser la bête.
Bien entendu, l’écriture reste cette formidable activité, la plus démocratique qui soit, car on peut toujours pour la pratiquer ne dépenser que quelques centimes afin de se procurer un stylo et un cahier. Je ne l’oublie pas et cela me rassure beaucoup (ma fameuse ambivalence face au progrès technique…).
Belles créations à vous.
Pascale M.
29 janvier 2014Mais tu sais, le bon vieux cahier aussi, on l’emmène on on veut : dans la cuisine quand on y prend le thé, dans la train, au jardin… Et sinon, j’ai quand même envie d’essayer d’écrire debout, mais il faudrait que je trouve un pupitre approprié (piquer celui de Victor chez lui, place des Vosges? J’y ai pensé, mais cela me semble un peu compliqué). C’est tellement mauvais pour le dos de rester assis tout le temps ! Et encore sinon (tu noteras l’élégance du style) moi aussi je suis vaguement tentée d’essayer Srivener, mais j’ai un peu peur que ça formate vraiment trop le texte. Si tu essaies, tu me diras…
florence
29 janvier 2014Ben oui sauf que j’ai essayé d’écrire un roman à la main et fiasco ! J’ai besoin du traitement de texte parce que je change tout le temps l’ordre de mes paragraphes et je change plein de mots tout le temps, ça devient vite illisible sur papier. Scrivener a l’air fabuleux, je crois pas que ça formate, c’est juste un traitement de texte hyper amélioré où tu peux avoir toutes tes notes à disposition, et c’est bien pour quelqu’un qui, comme moi, adopte parfois une écriture non linéaire. Ca garde aussi très facilement toutes tes corrections.
Mais je pense qu’une formation est bienvenue pour l’utiliser, je pense en faire une. Bises !
Magali
29 janvier 2014J’ai été longtemps dans cette ambivalence…j’adore le papier…j’ai un petit côté traditionnel…
Mais mon homme, pas du tout. Lui, il lui faut tout partout, à portée de main.
Et je dois admettre que j’ai basculée du côté obscur de la force 😉
C’est vraiment génial, de « naviguer » de la cuisine à la chambre, du bureau au canapé ; bosser à la maison et avoir ses documents dans la poche grâce au cloud ou à evernote, d’avoir accès à toute ma musique et pouvoir l’envoyer du portable à la baffle en Bluetooth ( ça c’était mon cadeau de la fête de mère…mon chéri sait toujours de quoi j’ai besoin ;-D )
Cela ne m’empêche pas d’aimer toujours le papier…mais c’est rudement moins lourd !
florence
29 janvier 2014Pour moi l’ambivalence ne se situe pas dans une opposition papier-numerique. Je n’y vois pas de reelle contradiction, parce que j’utilise le papier encore beaucoup et que je trouve toujours tres pratique et incomparable de lire un livre papier. Et j’adore et admire les services que rend la technologie, toujours en progrès, et qui est tout de même l’application concrète de l’intelligence de l’homme.
Je crois que ce sont deux utilisations differentes et qui se complètent.
L’ambivalence, pour moi, c’est que je suis très gênée par le coût de tout ça, qui ne le met pas à la portée de tous, et par cette sorte d’esclavage face au matėriel qu’on nous oblige à changer si souvent. J’ai comme une honte par rapport à cela : utiliser du matériel coûteux et être dépendante d’une marque précise.
Grosse bises à toi, Magali !