J’ai lu dernièrement deux livres pour ados qui m’ont plu par leur volonté de montrer que, ô chères jeunes filles, le prince charmant n’existait pas. Cependant l’amour, lui, existe bel et bien, sous des formes souvent inattendues, et beaucoup plus belles que ce que certaines mièvreries essaient de nous faire croire.
Jacqueline Wilson, tout comme Anne Fine d’ailleurs, me rebute toujours un peu au début de la lecture par l’extrème simplicité des phrases, la banalité des situations, et l’apparente absence de psychologie. Le tout fait presque un peu « bébé » pour un texte pourtant destiné aux adolescents. C’est sur la longueur que l’on se rend compte de la force et de la pertinence de l’histoire. Les mots de la toute jeune adolescente paraissent trop petits, et bien évidemment ils le sont, face à l’intensité des émotions qui la submerge, face à la douleur de ne pas comprendre ce qui se passe chez son meilleur ami Carl, celui avec lequel ils s’étaient promis un amour éternel. C’en est d’autant plus émouvant. Les personnages à peine décrits prennent toute leur dimension par leurs seuls actes et paroles. C’est souvent ainsi, la littérature anglo-saxonne : raconter une histoire sans prétention stylistique apparente. La très grande trouvaille de cette histoire, c’est le garçon de verre, la cité de verre, tout ce reliquat d’enfance dont je ne vous dis pas ce qu’il deviendra, en tout cas une très jolie et très frappante métaphore. J’ai beaucoup aimé.
J’y suis allée sur la pointe des pieds, des doigts et des yeux, parce que j’ai été assez déçue par d’autres titres de la collection Wiz d’Albin Michel, traductions américaines truffées de stéréotypes destinés à prolonger l’illusion bêtifiante et selon moi criminelle de certaines séries télévisées du genre de sex and the city – ou comment laisser croire aux filles que ses ongles et son psy sont les deux mamelles du destin et qu’un rôle accessoire dans la vie est absolument fabuleux -. Dans ce roman de Gabrielle Zevin, ce n’est pas le cas. Nous cotoyons là des adolescents plus âgés que dans Kiss. Ici ils ont 16 ans ; comme on est en Amérique ils possèdent permis de conduire et voiture, et de temps à autres ils couchent ensemble. J’ai trouvé certaines longueurs, et pas mal de fadeur pour tout dire. J’en parle cependant pour le chemin initiatique et psychologique de l’héroïne assez intelligemment vu par l’auteure, malgré un « pitch » assez convenu (une amnésie). Il me semble que le désir de l’auteure fut de montrer pourquoi on s’attache à une personne plutôt qu’à une autre, et pourquoi parfois on aime quelqu’un pour de mauvaises raisons, parce qu’on y reconnaît ses propres faiblesses. C’est un thème rarement abordé en littérature jeunesse (l’amour néfaste), et il l’est ici de façon peut-être un peu trop superficielle, mais à lire tout de même…
Gaël Aymon
28 avril 2011Plus important que des ongles et un psy? Je ne vois pas ce qu’il peut y avoir… Et Sex and the city, c’est quand même super féministe non? 😉
Je sens qu’on va me mettre à la porte.
Bon, j’ai compris, j’arrête. Promis, je ne recommencerai plus!
florence
28 avril 2011Attends, je me suis cassée un ongle, je peux pas te répondre maintenant (tout de suite, ça montre une autre facette du cerveau, pas vrai ?).