J’espérais ne plus avoir à en parler mais je lis de nouveau tellement de sottises à propos du mot « autrice » que je partage ceci ici. Il faut être abonné·e mais en résumé :

Il n’y a pas de formes féminines dérivées de substantifs masculins, les deux viennent d’un radical commun. « Danseuse » ne vient pas de « danseur » mais les deux viennent du radical « danse ».

Eliane Viennot

Ainsi, tous ces termes que l’on dit « féminisés », créés de façon aberrante à partir d’un terme masculin (comme si c’était la norme, et comme si les femmes n’en étaient que dérivées) sont d’un sexisme nauséeux, en plus d’être morphologiquement faux.
Le mot « auteure », en cela, est une véritable aberration morphologique ultra-sexiste. Je lis et entends encore que « ça sonne mieux » ou que c’est plus joli que « autrice », de la part de femmes elles-mêmes : réfléchissez plus avant… Songez à cela : les hommes accepteraient-ils d’être désignés comme des « autriceurs » ? C’est aussi aberrant et scandaleux que ça.

Pédagogie : le radical latin du verbe « augere» qui signifie « qui pousse à agir » a donné le substantif masculin « auctor » (« auteur ») et le substantif féminin « auctrix » (« autrice »). (La même racine a donné « acteur » et « actrice »).


Ce dernier terme (« autrice ») ayant été utilisé jusqu’au XVIIe siècle jusqu’à ce que l’Académie française le rejette sans aucune raison valable, il aurait été beaucoup plus élégant de leur part de le réhabiliter entièrement, aujourd’hui, au lieu d’accepter mollement aussi le mot « auteure », impropre à tout point de vue.
De plus, ils auraient dû parler de démasculinisation au lieu de féminisation des noms de métiers. Bref, comment faire un pas en avant mais un pas de crabe, avec leur habituelle mauvaise foi.


Bon, on s’en moque, à nous de nous approprier ce qui nous paraît juste et non-sexiste, au-delà (par pitié) des « c’est moche », « j’aime pas », « c’est pas musical », sentiments uniquement réglés par le manque d’habitude, et dernier argument de tous ceux et toutes celles qui refusent de laisser toute la place et la visibilité qu’elles méritent aux intellectuelles.

Pour prendre conscience de toutes ces absurdités sexistes qu’on accepte et qu’on ne voit même plus et qu’il est temps de combattre, lisez Renversante paru il y a quinze jours à L’école des Loisirs !

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