Suite à l’annonce de l’Académie Française sur la masculinisation des noms de métiers, une petite vague de réactions indignées a vu le jour sur les réseaux sociaux, de la part d’hommes eux-mêmes.
Un exemple avec Martin, grande reporteuse : « Par pitié ne m’appelez jamais auteur ! C’est trop moche. La langue c’est de la musique, pas de l’idéologie, alors laissez-nous tranquille. Je suis une autrice, parce que c’est ce qui est le plus musical, un point c’est tout. »
Autre exemple avec Bruno, traductrice : « Non mais qu’est-ce qui est le plus réducteur : Jean-Paul Sartre est l’une de nos plus grandes autrices, ou bien Jean-Paul Sartre est l’un de nos plus grands auteurs ? Le second bien sûr, puisque le mot autrice, comme chacun sait, englobe les deux sexes. Donc arrêtons avec tout ça, c’est absurde. #Jesuisuneautrice »
En privé, Michel, autrice d’essais scientifiques, nous confie : « C’est déjà tellement difficile d’occuper une situation où les femmes sont majoritaires, mieux considérées et mieux payées, on a déjà tellement de mal à faire notre trou, que se faire appeler auteur, c’est suicidaire, vous comprenez. On a envie d’être des autrices comme les autres, pour avoir une chance qu’elles nous acceptent parmi elles. Et puis surtout, je n’ai pas envie de les braquer, vous imaginez, elles pourraient me blacklister si je m’affichais comme hoministe. Alors que quand je revendique le mot autrice pour moi-même, je vois bien leurs yeux qui brillent de contentement, là enfin elles sont prêtes à m’écouter un peu. Nous fondre dans la majorité dominante en la caressant dans le sens du poil, c’est notre seule chance de grimper les échelons».
Cela brisera-t-il le plafond de verre pour autant ? Certains hoministes affirment que ça l’épaissit au contraire.
En attendant rappelons que chacune (et chacun !) est libre de se faire appeler comme elle le souhaite : autrice bien sûr, autriceur qui est l’acception masculine la mieux acceptée, ou même auteur pour les plus courageux !