Allez un petit tour d’horizon sur ce que j’ai lu dernièrement.
Cette fois-ci je passe sur mes lectures jeunesse. Je passe aussi sur les romans que je n’ai pas réussi à finir, à mon grand dam parce que j’avais envie de les apprécier (allez je balance, c’était Nancy Huston dont j’avais apprécié l’un de ses essais et Joyce Carol Oates dont j’avais pas mal aimé l’un de ses romans pour ados).
Avant de partir en Chine mon esprit de contradiction m’a amenée à lire non pas des bouquins sur ce pays-là, mais sur les révolutions arabes. Je me demande si je ne me condamne pas à tout vivre de façon décalée, ou peut-être que je suis incapable de faire autrement.
Il faut dire que j’ai un peu de mal avec l’information immédiate (ça me paraît être une grosse bouillie dont je suis incapable de tirer quelque vérité), et il m’a semblé être passée tout à fait à côté de ces révolutions à leur plus beau moment, et je me souviens que c’était avec regret, j’aurais voulu suivre, mais je ne le pouvais décidément pas (de la même manière j’ai eu toutes les peines du monde à regarder toutes ces images du 11 septembre au moment où ça se passait, je ne peux donc pas dire que je l’ai vécu, et c’est aussi avec une forme de regret – difficulté de s’inscrire dans l’Histoire quand l’Histoire est insaisissable).
Je me suis donc mise, pour enfin tenter de comprendre, à lire les livres suivants.
Ce très beau petit roman, incisif et poignant :
Puis cet essai, qui se lit comme un roman :
Cette revue, passionnante (qui démonte un peu la version de Par le feu, et me conforte dans ma méfiance face aux infos) :
Quelques-unes de ces histoires minuscules, très instructives et émouvantes :
Mais j’avoue ma très nette préférence pour ces chroniques passionnantes et éclairantes (et courageuses, et très bien écrites quoiqu’à visée pédagogique) :
Je suis heureuse d’avoir découvert Alaa El Aswany, dont je suis certaine qu’il est un très grand écrivain. Je vais m’empresser de lire ses romans.
Et puis après tout cela, je ne sais pas ce qui m’a pris, mais j’ai relu Le voyage.
… que j’ai reçu cette fois-ci je crois mille fois mieux que la première fois. J’avais eu un peu de mal alors, et surtout cela m’avait semblé insupportable de tristesse. Aujourd’hui, je n’ai ressenti qu’un immense plaisir, et certes pas un débordement d’optimisme au cours de cette lecture, mais aucun abattement, au contraire. La langue est si porteuse de vie qu’elle a beau parler de mort et de décrépitude, elle est extraordinairement vivifiante et rafraîchissante. Et puis je suis désormais sans doute en accord avec cette forme de lucidité (trop jeune, on ne veut peut-être pas l’être)… Et à vrai dire je ne me souvenais même plus des lumières : Molly, le dévouement de Bardamu en médecin des pauvres…