Les britanniques sont tout en haut du game quand il s’agit d’évoquer l’adolescence à l’écran, et ce depuis Billy Elliot. J’ai vu coup sur coup In My skin (Arte) et Adolescence (Netflix), tous deux magistraux.

Si on parle davantage de Adolescence c’est parce que la forme est ultra-efficace : chaque épisode est un seul plan séquence qui fait la part belle aux visages scrutés en gros plan dans le moindre de leurs mouvements (mention spéciale au père, si expressif). Mais aussi parce que le point de départ est un choc qui plonge une famille dans le cauchemar.
Les 3 premiers épisodes sont de petits bijoux, surtout le 3e, avec la psy (personne n’a parlé du mec hyper inquiétant qui surveille les vidéos, et du sentiment d’insécurité permanente dans lequel est plongée cette psy, c’est ce genre de « détails » et de manières de les tourner sans avoir l’air d’y toucher que j’ai trouvés subtilement géniaux).
Le 4e épisode souffre hélas de la contrainte du plan-séquence, ici inadaptée. L’épisode larmoyant ne m’a causé ni aucune émotion ni aucune réflexion profonde, dommage…
Malgré toutes ces qualités formelles, Adolescence m’a en effet beaucoup moins émue que In my skin, avec sa caméra collée à la peau de Bethan, ado ultra-attachante avec sa famille ultra-dysfonctionnelle (on retrouve la mère de Bethan en enseignante dans Adolescence !). Bethan m’a fait rire et pleurer, et m’a surtout donné de l’espoir quant à la nature humaine.
Je n’oublierai pas Bethan et son sourire, mais je n’oublierai pas non plus Jamie et son regard de psychopathe dans l’épisode de la psy. Bethan et Jamie sont au final les deux faces d’une même pièce lancée au-dessus de notre époque….