Le sujet de « Comme un homme »…
Je me suis longtemps demandé si je devais l’annoncer d’emblée ou pas. Au départ il y avait le désir de ne pas dévoiler le suspense que j’ai mis en place (le récit est construit comme un thriller), il y avait aussi une pudeur certaine, il y avait aussi, beaucoup, la crainte de faire fuir un lectorat qui n’aurait pas forcément eu envie de lire quelque chose sur un sujet aussi dur, mais à force d’en parler autour de moi je réalise le besoin, voire la nécessité de dire les choses sans détour : le véritable sujet de « Comme un homme », c’est l’inceste.
Dans ce récit, la révélation est vécue par un jeune garçon innocent et plein d’allant, qui apprend que ce crime a eu lieu dans sa propre famille, par un homme dont il est le descendant. Avec un tel « modèle », comment se construire en tant qu’homme ? Quelles valeurs masculines en retirer ?
J’avoue être un peu étonnée que si peu d’hommes jusqu’ici se soient posés dans un livre les questions que se pose mon Ethan, qui est, statistiquement, loin d’être un cas isolé. Je me suis mise à sa place, puisque je sentais qu’il fallait que ce soit fait.
J’aime beaucoup la pudeur dont vous faites preuve pour parler de « Comme un homme », et elle se calque certainement sur la mienne, chers lecteurs et chères lectrices, je la trouve très belle, mais désormais j’en culpabilise un peu. Ma propre pudeur vous amène vous aussi à ne pas nommer les choses, et ce n’est pas forcément souhaitable. Sachez désormais que je vous autorise à dire de quoi parle « Comme un homme », parce qu’il ne faut pas brider nos mots, pour pouvoir penser le crime.
Merci par exemple à Claude de Livresdunjour qui écrit : »…Florence Hinckel maîtrise bien sa plume. Elle évoque un sujet poignant, déroutant sur un sujet délicat. Il n’y a pas besoin de nombreux mots. Tout est suggéré, cela reste pudique. L’émotion gagne le lecteur au fil des pages. Des réflexions pourraient surgir, sur le sens de « Comme un homme » ».