Mon fils de 13 ans devait le lire pour le collège. Au départ, comme pour toute lecture scolaire, alors que c’est un grand lecteur par ailleurs, il trainait la patte, puis finalement après un début poussif il l’a dévoré à toute vitesse, avant de me dire très sérieusement : « maman, il faut que tu le lises ». Moi aussi je trainais un peu la patte, je ne suis vraiment pas fan des histoires d’île déserte (il faudra que je raconte un jour une anecdote-mésaventure-traumatisme quand j’étais enfant, avec l’un de ces romans-île-déserte), mais j’ai été attirée par les illustrations de François Place, dont pour le coup je suis archi-fan sans réserve.

Voilà comment je suis tombée dans Le royaume de Kensuke de Michael Morpurgo.

Au début, je ne fus pas très rassurée. OK, voyage, escales, naufrage, solitude, difficulté à survivre, j’avoue ne pas avoir été passionnée et je craignais l’ennui jusqu’à la fin. Encore une fois ce furent les illustrations qui sauvèrent ma lecture et lui donnèrent du relief. Au début la mère du héros, si peu stéréotypée, m’accrocha tout de même un peu. Peut-être aussi le fait que le héros me faisait penser à mon propre fils !

Puis arrive Kensuke.

Dès ce moment, les choses deviennent passionnantes. D’un seul coup, j’ai été immergée. Alors seulement j’ai réussi à m’identifier et à me rappeler ma propre vie sur une île (j’adore les îles, mais quand elles sont peuplées), et peu à peu je me suis attachée à ce couple improbable d’amis qui s’apprivoisent, et à l’histoire pas si incroyable de Kensuke, mais tellement humaine. Ce roman est riche en émotions, en réflexion, en humanité et en mémoire historique. Le jeune héros est dépeint avec amour et respect. J’aime quand on sent l’amour de l’écrivain pour son héros. C’est pour moi un premier indice d’un excellent roman jeunesse. Et c’en est un, indubitablement.

Et puis un matin, mon fils posa son regard sur notre étagère de livres et pour la première fois il remarqua : « tiens, on a un livre sur Hokusaï ? ». Rien que pour cela, et parce qu’ensemble nous allons pour la première fois contempler les 100 vues du Mont Fuji (que je compte parmi les plus grands chefs d’oeuvre, en tout cas de mes préférés), j’ai envie de remercier Monsieur Morpurgo. Aussi, c’est ce que je fais : merci.

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1 Commentaire
  • PASCALE
    5 octobre 2017

    Ce livre a quelque chose de touchant et d’émouvant, un souffle d’émotion qui devient de plus en plus puissant au fil des pages. Un des meilleurs Morpurgo ave Soldat Peaceful