Alors qu’il est question partout de la rentrée littéraire, moi je vais vous parler anachroniquement de mes lectures de fin d’été.

Tout d’abord, cela faisait très longtemps que je me disais qu’il fallait absolument que je lise Le maître du haut château de Philippe K. Dick. Si fait !

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Il s’agit sans doute de l’une des uchronies les plus célèbres. Et si les forces de l’Axe avaient gagné la seconde guerre mondiale ? Les États-Unis sont occupés à l’est par l’Allemagne nazie, à l’ouest par le Japon impérial. Et un écrivain dissident, qui se cache dans sa demeure appelée Le haut château a écrit une drôle d’uchronie qui raconte que l’Axe a perdu. Vous avez dit vertige ? Comme à son habitude, K. Dick joue avec les réalités, les miroirs et l’absurdité du monde. Ce que j’aime particulièrement c’est qu’il s’attache à une galerie de personnages très variée, de tous milieux. Etonnant de suivre dans ce contexte des fabricants de bijoux ! C’est brillant, audacieux, et fou. Décidément, les auteurs « fous » sont souvent très bons.

Vous prévenir que j’ai été très éclectique, car ensuite j’ai enfin lu le tome 1 de La Passe-Miroir, de Christelle Dabos.

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Quelle belle surprise ! J’ai A-DO-RÉ. Avec une seule envie : tourner la page suivante. Je me suis retrouvée dans une ambiance à la Miyazaki que j’adore, j’ai aussi pensé à Philippe Pulman (que j’adore aussi). J’ai été admirative des descriptions qui m’ont fait plonger directement dans les scènes (j’ai cru VOIR pour de vrai un dessin animé, par moments). Bref, une véritable très grande réussite. Fierté un peu chauvine que Christelle Dabos soit française : oui, on peut le faire ! Et sinon, quand est-ce que la suite paraît en poche ???

Puis j’ai lu un Villeminot 🙂

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Je suis partie avec un handicap : je déteste les romans noirs. A fortiori lorsque les victimes sont, comme à 90% dans ce type de romans, des jeunes femmes qui ont eu le simple tort de sortir de chez elles. Pas du tout envie ni besoin, à vrai dire, qu’on m’ajoute une couche d’insécurité et d’horreur, qu’on nous apprend dès qu’on est petite fille. Bon, donc j’ai eu du mal avec le début, et j’ai mis du temps à éprouver un plaisir de lecture et une sympathie pour un personnage ou un autre. Heureusement, il y a rapidement des ados pleins de fraîcheur, de tâtonnement et d’amour, et surtout il y a Jobert. Cette femme flic ne peut qu’attirer la sympathie, surtout au sein de cette brigade largement sexiste qui tente par tous les moyens de l’écraser (surnom peu flatteur, vocabulaire élitiste qu’elle ne comprend pas, blagues pourries, etc…). Mais elle s’accroche bravement, son combat est ailleurs, contre elle-même. J’ai aimé le rapport aux corps. Il y a plein de corps nus ou dénudés dans ce roman, et c’est intéressant dans une histoire d’atteinte aux corps et de transformations physiques. J’ai aimé Bosco, aussi, parce qu’il est humble et souffre sans emmerder personne. Markowitz est intéressant dans son désir de protection largement machiste : il verra qu’il est contre-productif d’éloigner ou de cloîtrer les femmes qu’on aime (réflexion très utile ces temps-ci). Et les goules, bien entendu, sont une allégorie du mal absolu originale. C’est évidemment bien écrit, bien mené, les dialogues sont savoureux, la psychologie fine… Je commençais à ressentir un vrai plaisir de lecture quand, bam, un autre crime horrible. Et là j’ai dit : ah mais non Vincent, NON !

Bref, si vous êtes moins sensibles que moi, vous adorerez !

(Quant à moi j’ai un besoin urgent de lire une BD rigolote dans un monde tout rose. Quelqu’un a les Bisounours sous la main ?)

 

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