C’est sur fond de scènes de révoltes ukrainiennes passant en boucle sur les télévisions des hôtels – scènes que l’on a honte de trouver belles et fascinantes – que se sont déroulées les deux journées  improbables mais passionnantes des dernières demi-finales du prix Sainte-Beuve (on en parle ici dans la presse).  Objectif : amener les élèves à dire sa critique du roman de son choix dans la sélection, devant un public afin de le convaincre. En ces temps un peu troubles, aiguiser l’esprit critique des jeunes gens est une œuvre plus que salutaire, mais j’aimerais saluer également l’esprit d’innovation et de recherche des organisateurs et protagonistes, en perpétuel questionnement et dans un unique but : apprendre les jeunes gens à se respecter eux-mêmes. La lecture éclairée ne doit-elle pas en effet amener à non pas lire pour lire, mais lire pour aimer, interroger et tenter de comprendre le monde – et s’aimer, s’interroger et tenter de se comprendre soi-même ? J´ai en tous les cas senti beaucoup d’amour et de respect pour ces adolescents au fil de ces deux jours, et nous avons tous été bouleversés par ce que certains d’entre eux ont su nous livrer en retour – ce qu’ils se sont autorisés à donner d’eux-mêmes, pour eux-mêmes.

Presque rien n’a été fait suivant les recommandations de La Charte des auteurs jeunesse pour l’organisation des rencontres, mais ce ne fut pas par négligence ou mépris, tout le contraire au contraire… Preuve que l’audace, la culture et la réflexion ne peuvent s´épanouir qu’en débordements voire errances passagères, quoi qu’il en soit expérimentations nouvelles, et que cela mérite toute notre attention d’auteur, ainsi que notre participation active.

Et puis Boulogne sous le soleil couchant, c’est loin (!) mais c’est beau.

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3 Commentaires
  • Maelstaf
    2 mars 2014

    Un grand merci, Florence, pour ta gentillesse, ton sourire permanent et tes remarques pertinentes. Mais tout cela ne serait rien sans un grand merci pour tes livres et notamment Théa pour l’éternité, pour lequel nous t’avons invitée dans cette aventure critique qui, tu l’as constaté, tente d’anticiper sur l’avenir : celui d’un esprit critique partagé, ouvert et libre. Merci encore et à très bientôt, je l’espère.

    • florence
      3 mars 2014

      Merci à toi, Pierric, qui a permis cette belle aventure. Ayons foi en cet avenir auquel elle contribue !