On a un rituel à la maison : quand l’un de nos enfants-ados ne dort pas chez nous, on ne met pas nos téléphones en mode avion comme on le fait d’ordinaire toutes les nuits, au cas où il·elle aurait un souci plus ou moins gros, pour qu’il·elle ou quelqu’un·e de son entourage puisse nous joindre. Et ce matin, en ôtant le mode avion, une douloureuse évidence m’a frappée. Comme notre fifille va partir faire ses études, dès septembre prochain c’en sera définitivement fini du mode avion la nuit. Aussi, très certainement, de notre belle quiétude d’enfants toujours là, à quelques pas, dans notre giron où nous étions témoins de tout ou presque, où nous pouvions sentir les choses, et intervenir avec quasi-immédiateté. Le mode avion finit dès l’instant où son enfant prend son envol, nous laissant un peu tremblants, seuls sur le tarmac, serrant dans la main un téléphone, aussi fort qu’un doudou.

 

 

(Oui, c’est une autre métaphore du Grand Saut, du point de vue parental ! En écrivant Le Grand Saut avant que cela n’arrive à mes propres enfants, j’ai pu me mettre dans leur peau avant de vivre dans la mienne : je réalise à peine aujourd’hui combien cette expérience d’écriture fut très certainement salvatrice.)

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