(Lévi-Strauss pensait que le travail de l’anthropologue consistait à étudier les hommes de l’extérieur, avec détachement, comme s’il s’agissait de fourmis. Pour autant, il prônait l’identification aux autres hommes, avec le moins de distanciation possible. Le paradoxe apparent est passionnant.)
Intéressante émission sur Claude Lévy-Strauss, en ce moment sur Arte+7 (qui me donne très envie de lire l’un de ses livres, dont j’ignorais l’existence : Regarder écouter lire. Rien que le titre…)
Et j’aime cette citation, issue de L’origine des manières de table, Mythologiques 3 :
« En ce siècle où l’homme s’acharne à détruire d’innombrables formes vivantes, après tant de siècles dont la richesse et la diversité constituaient de temps immémorial, le plus clair de son patrimoine, jamais sans doute, il n’a été plus nécessaire de dire, comme le font les mythes, qu’un humanisme bien ordonné, ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l’homme, le respect des autres avant l’amour-propre : et que même un séjour d’un ou deux millions d’années sur cette terre, puisque de toute façon il connaîtra un terme, ne saurait servir d’excuse à une espèce quelconque, fût-ce la nôtre, pour se l’approprier comme une chose et s’y conduire sans pudeur ni discrétion. »