Et envie de commencer l’année avec une image de feux d’artifices, même si ça fait davantage 14 juillet, même si on est le jour et que sur la photo c’est la nuit, même si etc… (en 2013, c’est décidé, je bouscule le temps, je bouscule l’espace, et je ne rate aucune lumière dans le ciel ou ailleurs, de nuit, de jour, tout le temps).
Merci à tous ceux qui m’ont déjà envoyé leurs jolis vœux. Il y en a de très beaux parmi eux. J’aime les mots envoyés à cette occasion. J’aime quand je perçois qu’ils ont été soigneusement choisis, même si je sais qu’ils n’ont pas été envoyés qu’à moi. C’est le jeu, c’est pas grave, au contraire, c’est une partie de soi envoyée à tous ceux à qui on ne souhaite que du bien. Je vous remercie infiniment d’avoir jugé que je faisais partie de ceux-là. Moi ça m’ouvre toujours le cœur, et c’est un cadeau.
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Rien de mieux pour commencer l’année que de terminer un bon livre. Et cette fois c’est un essai. Un bouquin qu’on m’a offert à Noël, par quelqu’un qui me connait bien même si on ne se voit pas très souvent (merci ;-)). Il s’agit de L’écriture du désir de Belinda Cannone. Un régal de lecture, qui en plus donne le désir de l’écriture.
Si écrire répond au désir, écrire est aussi une étreinte. L’étreinte – moment de plénitude, instant où le sens ne se cherche plus, donné, offert, où le temps coule d’ineffable manière, sans urgence et sans hâte, avec grâce, sans perte. Alors je suis sûre que cette journée valait d’être vécue, je ne me le dis même pas, je suis dans l’évidence du plaisir et du sens. J’ai lâché prise et peux donc mieux prendre. Arrive cette époque où soudain l’on apprend qu’il faut, comme le tireur à l’arc zen, cesser de regarder la cible pour se concentrer sur le geste (et ainsi atteindre le mille), ou encore, choisir la vie avant tout – et ainsi atteindre, sans l’avoir directement visée, la réalisation de ses plus hauts désirs. Il s’agit d’amener sans cesse son désir à l’étreinte avec le monde (de laisser sans cesse notre désir nous y emmener). Nous n’écoutons jamais assez attentivement son appel…
Pourtant, écrire est difficile et inquiétant. Au point que je peux me demander ce qui fait naître, un jour, ce désir, désir tel que la vie perdrait son sens sans lui, mais dont la réalisation s’accompagne d’une certaine angoisse. J’imagine qu’il prend naissance dès l’enfance, quand nous nous découvrons mortels, quand nous vérifions la puissance du langage, quand nous nous sentons sommés de répondre à l’injonction du sens, quand…
Suspension de la violence du monde, sens donné à la vie malgré (contre) le vide, lien aux autres : trois fondements de mon désir d’écrire.