du vent dans le cinéma

J’avais envie de le voir, et bien sûr je l’ai raté au cinoche, comme ça m’est arrivé souvent en 2012 (comme si cette année avait été une espèce de trou spatio-temporel pour moi sans que je comprenne bien pourquoi). Je me rattrape grâce à la VOD, et on m’en a reparlé ce week-end avec chaleur (merci à Sylvie Baussier et Yaël Hassan pour les discussions culturelles pleines de partage !), du coup hier soir avec ma fille j’ai enfin vu Du vent dans mes mollets de Carine Tardieu, que je considère comme un petit bijou (et puis on a fini en larmes toutes les deux, dans les bras l’une de l’autre :-)).

Je me suis tout de suite sentie concernée car la petite héroïne de 9 ans est née la même année que moi (c’est spécifié dans le générique), et toute la BO et plein de détails forts me parlaient forcément, comme par exemple la machine à écrire de marque Petite, les robes à smock, les pièces au coude, les élastiques à cheveux à formes de cerise, ou bien le vieux téléphone rouge :

Le film est une adaptation d’un roman de Raphaele Moussafir, qui n’a même pas été publié en jeunesse, ce qui est quand même un mystère. C’est peut-être à cause des gros mots, de la maîtresse qui couche avec le prof de gym, et du couple qui bat de l’aile avec beaucoup de saveur et qui tourne encore nichons. Comme si les minots n’étaient jamais témoins de tout ça (certes, je n’ai pas lu le roman)…

Le monde de l’enfance m’a paru vraiment très bien évoqué et les deux petites filles l’incarnent avec justesse, et immensément de joie (les entendre rire ensemble et les voir faire les folles est un bonheur). Beaucoup de fantaisie, de détails drôles et surréalistes, et d’images issues de rêves ou fantasmes.

Et les acteurs adultes sont fabuleux. Mention spéciale à Agnès Jaoui, très touchante, à la fois envahissante pour sa fille et n’osant affirmer sa place dans son couple, par manque de confiance en elle, et par habitude d’oubli de soi depuis l’enfance. Très belle composition, tout en finesse et humanité. Un grand amour des personnages (de l’Humain) se ressent tout au long du film.

C’est donc à mon tour de partager un joli coup de cœur : visionnez dès que vous le pouvez (avec vos enfants si possible, je dirais dès 9 ans) Du vent dans mes mollets.