Il y a l’envers et il y a cet endroit, ici.
Ici ce sont les petits-déjeuners en famille qui sont drôles et comme merveilleux. On aime notre petite cuisine pas si claire, mais lumière chaude et tamisée, resserrée sur nous-mêmes, intime, et nos coudes qui se touchent, faisant dégringoler les miettes de pain et de croissants. On aime se lever pour apporter le café ou le lait pour les autres, c’est un moment de partage voire de communion, mais pas si pieuse, enjouée, fantaisiste, et pleine de la journée qui s’ouvre à nous.
On aime notre maison biscornue, semblable à un bâton de perroquet, où rien n’est encore fait. Les livres se bousculent et tombent souvent dans l’attente d’étagères. Cela dégringole en pleine nuit, dans un grand fracas. Le matin on ramasse les ouvrages échoués, on les caresse pour les consoler, on leur offre une meilleure place en les cajolant encore. Les planches clouées sur les murs donnent l’allure d’un bateau naufragé, on entend les mâts s’entrechoquer au loin pour qu’elles vivent. Les mouettes crient devant nos fenêtres, peut-être nous appellent.
Ici ce sont les moments suspendus. Soudain on voit, comme lorsqu’on était enfant, les poussières danser et scintiller longtemps dans un rai de lumière, devant l’ocre du mur. On reste à les contempler. Le chat comprend quelque chose et vient se lover sur le ventre ou réchauffer les pieds.
Ici, on n’écrit pas encore, on écoute. On voit. On se réchauffe sous la couette avec un gros livre. On confectionne des laits chauds au miel.
On écrira plus tard, et peut-être ailleurs. En tout cas, autrement.
florence
18 septembre 2012Merci Tom ! Oui, il faut s’arrêter pour les observer, c’est une chose précieuse.
Tom
18 septembre 2012Magnifique texte ! Moi je vois tout le temps ces poussières de soleil dont tu parles. Je m’arrête, je les observe, et le temps s’arrête…
florence
17 septembre 2012Contente aussi ! Bises.
Pascale
17 septembre 2012Je suis contente d’avoir dans la tête les images de cette chaleureuse maison biscornue, que tes mots évoquent si bien.
florence
16 septembre 2012Quel beau compliment, Mymi ! Merci beaucoup. Je te fais d’énormes bises.
Doinet
15 septembre 2012Chère Florence, C’est si ressenti ce que tu écris, sensuel, nuancé, tes mots sont des camaïeux de couleurs et d’étoffes, ils résonnent comme du Matisse ! Mymi