Je n’avais encore jamais lu Carole Martinez, et pourtant son Coeur cousu m’a longtemps fait de l’oeil, sans que j’aie eu l’occasion de le lire. Passée à côté, pfuit, comme plein plein de romans, car le temps nous happe (aidé par les réseaux, mais c’est une autre histoire).
Après pas mal de déceptions, de lectures poussives voire d’abandons, exaspérée par la platitude et le manque de souffle de mes dernières lectures (je crois devenir vraiment très, très exigeante…), j’ai éprouvé un vrai soulagement à être enfin emportée dans cette histoire cruelle et fabuleuse.
Esclarmonde nous embarque dans sa prose soignée (quel style !), dans sa réclusion, ses extases et ses visions qui la/nous font voyager loin. D’ici et d’ailleurs, ce conte moyen-âgeux évoque des personnages saisissants au temps des croisades. C’est captivant tout en étant immobile, grâce à un phrasé envoutant porté par une âme hors norme et puissante. Superbe.

Le monde en mon temps était poreux, pénétrable au merveilleux.

Vous avez coupé les voies, réduit les fables à rien, niant ce qui vous échappait, oubliant la force des vieux récits.

Vous avez étouffé la magie, le spirituel et la contemplation dans le vacarme de vos villes, et rares sont ceux qui prenant le temps de tendre l’oreille, peuvent encore entendre le murmure des temps anciens ou le bruit du vent dans les branches.

Mais n’imaginez pas que ce massacre des contes a chassé la peur ! non, vous tremblez toujours sans même savoir pourquoi.

Je relirai Carole Martinez.

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