Très grand coup de coeur pour ce thriller psychologique maîtrisé de bout en bout d’une poigne de fer par l’auteure Lucy Christopher. J’aime ces romans à cent lieues de toute moralisation, encore moins moraline, où l’on suit simplement les pensées, sensations et sentiments des personnages. Tout tient en haleine, tout surprend, l’auteure ne nous laisse jamais très longtemps nous couler dans une situation confortable, elle veut nous déranger, nous bousculer, et on aime ça. Même quand l’on pourrait croire à un syndrome de Stockholm caractérisé, elle insiste, non, on ne peut réduire un humain à un syndrome défini par des psys, jamais. Les choses et surtout les sentiments sont beaucoup plus complexes. L’héroïne ne se laisse jamais aller à une autocomplaisance trop facile, et je trouve cela rafraîchissant, jamais elle ne s’arrête à des conclusions trop hâtives, jamais elle ne se fie aux apparences. Elle n’est qu’à l’écoute de ce qu’elle ressent, profondément. Les mots sont simples, très simples, ce sont ceux d’une ado, et pour autant on en est pénétrés, jusqu’à sentir le goût du sable, la brûlure du soleil, les couleurs de sienne, l’éblouissement permanent, la confusion des sentiments. Je tiens cet exploit stylistique pour admirable tant il est invisible à la lecture.

Seul bémol : la comparaison trop facile des deux protagonistes avec les animaux présents dans l’histoire. Mais c’est un tout petit bémol. Il s’agit d’un texte intense, écrit dans un souffle sans aucun découpage sous forme de chapitres malgré ses 340 pages, et dont je me souviendrai longtemps.

 

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