Lu dernièrement ce petit ouvrage :

qui complète bien l’émission Square (Arte) de cette semaine.

J’aime beaucoup Soulages, dont j’ai vu une très belle expo au musée Fabre de Montpellier il y a quelques années, et grâce aux vitraux duquel j’ai passé un moment magique à Conques (avec une comparse que, coïncidence des faits, je vais revoir cette semaine avec un très grand plaisir, pour la première fois depuis cette après-midi à la lumière particulière).

C’est un petit ouvrage aussi lumineux qu’outrenoir : en 1962, Roger Vailland a le privilège de pouvoir assister à l’élaboration d’une oeuvre de Soulages, durant 4 heures de temps. C’est ce qu’il raconte. Il le regarde, il l’écoute, il lui parle, il le questionne, il laisse le silence faire son travail, et c’est beau.

« Il recouvre de noir une chose qui était absolument délicieuse.

– Il faut savoir rejeter tout ce qui plaît trop. La vraie peinture, c’est de continuellement renoncer. »

Vailland et Soulages dans les années 60.

 

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Dans d’autres strates de vie, il existe des plaisirs très luxueux et volés au quotidien, comme celui-ci : envoyer tous les enfants seuls au ciné pendant que nous – trois amis – sirotons un café dans le bar d’en face en se racontant plein de choses très drôles et/ou intimes que les enfants ne peuvent pas entendre – et surtout qui n’ont aucun rapport avec eux.

Hélas, les enfants n’ont pas passé un aussi bon moment, et sont sortis très déçus, tous autant qu’ils étaient (7 enfants de 8 à 14 ans) – inutile de donner le titre de ce film très consensuel mais bon c’est avec un petit garçon qui a un prénom de chien et un chien qui a un prénom d’humain (fuyez).

Et puis il fait un temps superbe avec à nouveau une douceur du fond de l’air qui est un appel irrésistible à de nouvelles promenades. Pourquoi se priver ? (D’autant que des études très sérieuses certifient que le sport favorise la création, ce dont on ne doutait pas une seule seconde depuis Rabelais).

Et puis : « A la fois sauvage et d’accès facile, la nature autour de Marseille offre au modeste marcheur des secrets étincelants ». Simone de Beauvoir

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Pendant tout ce temps je ne cesse de rêver mon roman en cours, qui suivant l’heure et le lieu prend une direction ou une autre, un ton ou l’autre, une couleur ou une lumière très différentes. Aura-t-il quand j’aurai le courage d’enfin poser la suite des mots la somme de ces sensations, ou uniquement au final celles du moment d’écriture ? (Et reflètera-t-il bien la lumière de mes outrenoirs ?)

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