Je découvre grâce à Théa pour l’éternité tout un monde de jeunes blogueurs et blogueuses… fous, on peut le dire un peu ! Mais dans le bon sens du terme, car ils sont plein de curiosité et de créativité, et bien sûr, ils lisent. Ils adorent les réseaux sociaux, et trouvent une tonne de défis ou de challenges en tout genre pour les dynamiser, pour créer l’échange et le partage.
Par exemple, l’initiative Le mardi sur son 31 : « Il s’agit d’ouvrir le livre qu’on est en train de parcourir à la page 31 et de sélectionner une phrase. » The Frenchbooklover était hier en train de lire Théa, et elle a sélectionné, page 31, cette phrase :
« On ne peut pas tenir toutes les promesses, expliquait Théo, comme si c’était lui le plus expérimenté. Les choses changent. »
Et voilà comment on oublie qu’on a pu écrire de telles choses, si cruelles et lucides. Leçon de vie, jeunes gens !
Allez, je joue à mon tour, même si on est mercredi. Dans le livre que je lis actuellement, page 31 des frères Karamazov, on peut trouver cette phrase :
« Ils se prosternaient devant lui, pleuraient, lui baisaient les pieds, baisaient le sol qu’il foulait, poussaient des clameurs, les paysannes tendaient vers lui leurs enfants, on lui amenait des « possédés » » Alors cela dans l’édition que j’ai commencée du Livre de poche, traduction d’Elisabeth Guertik. Mais une amie m’a dit : malheureuse, arrête tout de suite, et reprends ta lecture avec la traduction de Markowicz ! J’ai donc (conciliante et influençable) acquis cette autre traduction chez Actes Sud, et je retrouve cette phrase page 60, ainsi traduite cette fois :
« Ils se prosternaient devant lui, pleuraient, lui baisaient les pieds, baisaient la terre sur laquelle il marchait, hurlaient, les commères lui tendaient leurs enfants, lui amenaient des « hurleuses » malades ». »
Le doute est affreux, dès lors : Dostoïevski a-t-il évoqué des possédés de tous les sexes ou seulement des femmes ? Ce sera ma seule comparaison, au risque sinon de devoir urgemment apprendre le russse ! Il va falloir aussi me faire à l’idée que Fédor s’appelle désormais Fiodor, pour le reste, coulons-nous-y.