Malala Yousufzai, 14 ans. Son histoire, son combat, sa chute dont on espère qu’elle se relèvera…

J’aimerais tant qu’on ne me dise plus qu’être féministe de nos jours est un combat narcissique et dépassé. Ce qu’on entend à ce propos, lorsqu’on ose s’afficher féministe, est assez ahurissant. Et terriblement irrespectueux pour… pour nous tous en réalité, qu’on soit homme ou femme.

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Cela ne m’empêche pas de revendiquer de vivre mon féminisme à ma façon. Je le revendique avec toute la liberté possible.

Hier, j’ai reçu une proposition qui m’a beaucoup honorée. On me proposait de participer à un débat lors d’une manifestation féministe. Je soutiens totalement le mouvement qui en est à l’origine. J’ai beaucoup d’admiration pour ces militantes et militants. De plus, et surtout, on me proposait de faire partie d’un comité de marraines de cette manifestation, marraines « reconnues au niveau international pour leur engagement et leurs publications en faveur de la « cause des femmes ». » J’en ai été flattée bien entendu (d’autant que pour ma part je suis bien loin d’être reconnue ne serait-ce qu’au niveau national !).

J’ai failli accepter. J’ai beaucoup hésité. J’ai réfléchi, beaucoup, à la notion d’engagement. J’ai encore à réfléchir à ce propos. Je suis prête à m’engager, comme je l’ai fait l’an dernier en présidant le comité SNCF de la région PACA contre l’illettrisme. Cette fois-là je n’avais pas hésité une seconde. Mais concernant le féminisme, j’ai beaucoup, beaucoup de mal à le faire. Il y a toujours quelque chose qui me dérange. Un jour peut-être, on me proposera de soutenir une action féministe pour laquelle je me sentirai en accord total.

J’ai fini par répondre ceci :

« Je suis très touchée par votre invitation et votre proposition de marrainage.

Je suis en plein accord avec votre action et vos combats, mais j’ai choisi pour ma part une autre façon de partager mon féminisme. J’ai par exemple beaucoup aimé l’ouvrage Les histoires minuscules de la Révolution arabe, qui fait partie du programme de votre manifestation. En tant qu’écrivain, je souhaite relater des histoires minuscules, faire entendre ce qui d’ordinaire n’est pas entendu. Je ne souhaite pas que ma parole soit autre dans le domaine public. Ma voix n’a pas à être entendue en tant que telle, selon moi. Je porte cependant des voix.
En outre, mon féminisme ne peut se concevoir qu’avec les hommes, et je n’en vois aucun dans votre programme, ce qui me dérange un peu.

Je vous souhaite quoi qu’il en soit encore beaucoup de courage et de volonté dans vos actions, croyez bien que je suis de tout coeur avec vous. »

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Et enfin, le ciel de feu de ce matin (la photo n’en rend hélas pas toutes les nuances et la beauté) :

 

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