Une collection qui meurt, et voilà l’un de nos romans que l’on affectionne qui n’est plus diffusé. La fille qui dort (mon 6e roman publié) est paru il y a pile 10 ans, en 2007, aux éditions des 400 coups, dans la collection ConneXion, qui fut ensuite rachetée par les éditions Somme Toute, qui m’envoient un mail pour m’informer de la fin de la diffusion.

Il aura finalement eu une vie longue, non en librairie où l’on sait que le turn-over est drastique et cruel,  mais j’aurai continué à le vendre sur des salons du livre jusqu’ici, on continuait à pouvoir le trouver ou le commander, et j’aurai reçu maintes réactions émues de lecteurs et lectrices, jusqu’à maintenant, sans doute parce qu’il parle d’un sujet rare et peu traité (la narcolepsie).

Il y a une forme de regret avec ces textes de début de carrière, je sais qu’aujourd’hui il aurait été plus visible, j’aurais pu le publier dans une maison d’édition à la diffusion plus large, les libraires me connaissent mieux ainsi que les lecteurs et lectrices, il se serait ainsi mieux vendu, donc plus lu. Mais le regret est fugace, car c’est ainsi que l’on se construit en tant qu’écrivaine, et c’est ainsi que l’on se fait connaître peu à peu, et que l’on assoit sa réputation de plus en plus solidement (ici vous trouverez les réactions qu’il suscita alors). Une pierre + une pierre + une pierre… Je regarde ces romans des débuts avec tendresse, ils me rassurent et me réconfortent, car ils furent publiés quand je n’étais connue de personne dans la profession, et quand je ne savais même pas comment tout ça fonctionnait, ni même si je pouvais me dire écrivaine ni ce que cela impliquait. Ils me permettent d’avoir confiance en moi et de ne jamais avoir peur de ce qui pourrait m’arriver à l’avenir. Ce roman-ci cependant est le premier qui fut publié grâce à un tout petit réseau que je me constituai peu à peu au fil de mes tout premiers salons du livre, dès mon premier roman paru 4 ans auparavant : j’y rencontrai  Christine Féret-Fleury, autrice mais aussi directrice de collection, qui apporta mon texte aux éditions 400 coups (merci à elle ! Et merci à tous ces éditeurs, éditrices, directeurs, directrices de collection qui ont jalonné mon parcours en me donnant ma chance, en croyant à mes romans). En tout cas, ce chemin me permet de dire, lors de mes rencontres dans les classes : « vous voyez, c’est possible pour chacun de vous, sans exception ».

Et ça, ça fait du bien.

(La très belle couverture était signée d’une toute jeune illustratrice qui sortait à peine de l’école : Marion Arbona, qui elle aussi a fait du chemin, depuis.)

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Voilà, c’était un petit article nostalgique, au diapason de cette année qui meurt, mais joyeux, car une année nouvelle qui s’annonce, c’est toujours plein de promesses et d’espoir. Et je regarde déjà au-delà, vers 2018 (2 parutions prévues, et plein de projets), tout en me réjouissant des fêtes de bout d’an qui s’annoncent !

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