Dernière lecture coup de coeur qui fut aussi contemplation, de ce très bel ouvrage, même si le format de poche paraît trop petit :

J’ai été attirée parce que j’aime beaucoup l’un (René Char), et énormément l’autre (Zao Wou-Ki).

Ce livre est une « matière ailée qui arrache à l’obscurité ». L’écriture de Char est laissée manuscrite, ce qui ajoute à la sensation d’assister à quelque chose qui se crée et se lève comme le jour sous nos yeux. Impression de recevoir une lettre de la part d’un ami qui se livre, uniquement pour nous, et qui choisit pour nous les plus belles peintures. La lumière et la matière, le silence et les mots se rencontrent, en nous. On le perçoit comme un très grand cadeau émouvant (pour moi c’est cela la poésie, c’est comme une correspondance, une générosité, un partage – je suis infiniment reconnaissante  aux poètes de publier leurs écrits, afin que je puisse les lire sans les connaître personnellement, tout en m’en donnant l’illusion).

« Une barque en bas d’une maison – un franc-bord l’en sépare – attend le passager connu d’elle seule. Où enfin s’achemineront-ils ensemble ? L’hiver entier dort sa force sans que les roseaux soient froissés. A travers le silence à peine incisé la réponse est blanche. Les jeteuses de faux, la nuit, ne répètent pas mot pour mot sur ces eaux calmes. »

Une barque

« Lueur qui descendis de la froideur sauvage,
Broche d’or, liberté,
Miniature demain perdue,
Dérobe aux yeux multipliés
L’edelweiss dans sa fissure. »

Extrait de Libera I

« Nous aurons passé le plus clair de notre rivage à nous nier et nous donner comme sûrs. Une hécatombe n’est aux yeux de la nuée humaine qu’un os mal dénudé et tôt enfoui. »

Extrait d’Azurite

 


A la fin de l’ouvrage, une correspondance entre les deux artistes éclaire sur la genèse de cette oeuvre qui me paraît d’exception.

 

———

Difficile après avoir parlé d’une telle perle d’oser évoquer ses propres ouvrages.

Tout entière dissimulée sous une grande capuche, presque honteuse, je signale toute de même qu’on parle de Théa pour l’éternité sur ces sites :

La littérature jeunesse de Judith et Sophie : « Florence Hinckel nous amène à nous poser nos propres questions… C’est toute la complexité d’un roman dont l’histoire fait réagir. »

Clair de livres : « Un roman d’anticipation très réaliste qui offre une réflexion intéressante sur la quête de l’éternelle jeunesse. Les deux personnages féminins, Théa et sa mère, sont intéressants et analysés avec finesse. »

Premières réactions à propos de Mon voyage sur Terre ! sous forme de commentaires, sur le blog du magazine Dlire.

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2 Commentaires
  • florence
    7 mai 2013

    Mince, il y en a qui voient au travers des capuches ! Grand merci, Marion, je vais réfléchir à cet effilochage-là…

  • marion muller-colard
    6 mai 2013

    Sortez de sous votre capuche, Madame Florence Hinckel… Sans quoi elle s’effilochera d’elle-même et nous vous reconnaîtrons. Marion (qui t’a reconnue)