Ca faisait longtemps que je n’avais pas partagé mes lectures. Toujours pas eu le temps de lire les romans ados qui piaffent sur ma table de nuit, mais ça va venir, en tout cas je l’espère.

Le plus grand coup de coeur n’est pas une surprise, vu que c’est un classique. Je l’avais lu, ado, et comme souvent dans ces cas-là, on gagne tout à le relire une fois adulte, tout s’éclaire différemment, et pour commencer le génie visionnaire.

Je crois toujours que le réseau de mes lectures se fait au hasard, et je pensais sincèrement que j’allais simplement lire un autre bouquin de SF qui n’aurait rien à voir, avec le roman suivant. En réalité, cela avait TOUT à voir, et dans La possibilité d’une île, Houellebecq s’inspire sans fard du chef d’oeuvre d’Huxley, ainsi que des thèses transhumanistes, sans pour autant les nommer :

 

Et pour le coup, c’est brillant. J’ai même assez souvent ri. Vous savez, de ce rire proche du désespoir, où on se dit en même temps : mince alors, qu’est-ce qu’il a raison, on est mal barrés. J’ai été surprise d’aimer lire Houellebecq parlant d’amour. Ce n’est pas pire qu’une vision célinienne, peut-être même moins. Son auto-dérision de phallocrate honnête (monstrueuse aporie) est assez détonante. Je me sens par moments assez proche de la lucidité houellebecquienne, versant honnêteté féministe (aporie d’un autre genre dans la société actuelle), mais tant que j’écrirai des romans humoristiques, d’aventures et fantaisistes pour enfants, tout ira bien, les amis.

(Envie à ce moment de l’article de rendre hommage à une amie qui me dit cet été, avec un grand sourire : La vie n’a aucun sens. Puis à cette éditrice qui me dit à la rentrée : la vraisemblance, c’est le roman. Lien immédiat à faire entre ces deux phrases, je crois).

Enthousiaste, si l’on peut dire, l’enthousiasme de se sentir proche d’une certaine vérité, j’ai enchaîné avec Retour au meilleur des mondes, un essai qu’Huxley écrivit près de 30 ans après son roman, pour voir où on en était. Pas terrible, conclut-il, et même pire que ce qu’il avait prévu. Il compare sa vision d’avec celle du 1984 d’Orwell, et c’est lui qui avait le plus raison, dit-il, ce n’est pas spécialement de la prétention, c’est vrai, et même de plus en plus, ce qu’a bien perçu Houellebecq.

 

J’ai voulu me distraire avec de la BD, mais  je n’en ai pas choisi une de véritable « distraction » (ce qui, disons-le, la distraction véritable, m’ennuie profondément) :

Julien Neel, c’est l’auteur de la série Lou, qui a l’air super gnan-gnan au premier abord, mais en fait pas du tout. Lisez le dernier tome pour vous en convaincre, où il s’est laissé aller à des délires fantastiques tout à fait réjouissants. C’est un crève-coeur absolu de voir ce qu’ils en ont fait pour les minots téléphages, avec cette musique lénifiante et ce scénario dont on a ôté toute fantaisie et déviation onirique. Un film a été fait, pour le cinoche carrément, et j’espère que c’est mieux (sans trop y croire hélas car lorsqu’un roman ou une BD a du succès, la télé ou le cinéma se dépêche de faire oublier aux gens, surtout aux enfants, pourquoi ils ont vraiment aimé – désolée, je suis critique ces temps-ci). On le devinait déjà protéiforme, le Julien Neel, mais alors là, avec Chaque chose, impossible de retrouver la « patte » utilisée dans Lou. Et c’est très beau. Superbe narration, entre réalisme et délires fantaisistes, encore une fois.

J’ai été moins convaincue quoique séduite aussi par le Chagall en Russie de Johan Sfar. Délire russe à profusion, et il est très amusant de reconnaître chaque référence aux tableaux de Chagall :

 

J’ai aussi aimé ce roman, sans être éblouie par le style et le procédé, l’histoire en est très intéressante et puis, j’adore ce tableau, L’homme au gant, que je pensais être de Titien, mais… Lisez ce roman pour être décillé :

Et puis, et puis, mon fils et moi avons aimé :

(merci à Syros !)

(auteur très très sympa, pour ne rien gâcher)

(Bon, c’est Anne Fine, quoi, toujours talentueuse !)

… Bon week-end….

 

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