Je poursuis le catalogue des oeuvres inspirées et inspirantes sur l’adolescence, pour les ados mais pas que. Aujourd’hui, focus sur les oeuvres à émotions fortes et/ou hypersensibles, qui racontent magistralement le passage à l’âge adulte.

Côté romans, ne me viennent peut-être pas si bizarrement que ça à l’esprit que des romans déjà « vieux », que j’ai lus quand moi-même j’étais ado ou jeune adulte (dans 20 ou 25 ans serons-nous cités, nous auteurs jeunesse, dans un article du même type ? Très probablement) :

Le blé en herbe de Colette m’avait frappée quand je l’avais lu, ado.

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J’avais cette édition-là

« Il entendait son souffle trembler dans sa voix, et il tremblait aussi. Il retournait sans cesse à ce qu’il connaissait le moins d’elle, sa bouche. Il résolut, pendant qu’ils reprenaient haleine, de se relever d’un bond et de regagner la maison en courant. Mais il fut saisi, en s’écartant de Vinca, d’une crise de dénuement physique, d’une horreur de l’air frais et des bras vides, et il revint à elle, avec un élan qu’elle imita et qui mêla leurs genoux. Il trouva alors la force de la nommer « Vinca chérie » avec un accent humble qui la suppliait en même temps de favoriser et d’oublier ce qu’il essayait d’obtenir d’elle. Elle comprit, et ne manifesta plus qu’un mutisme exaspéré, peut-être excédé, une hâte où elle se meurtrit elle-même. Il entendit la courte plainte révoltée, perçut la ruade involontaire, mais le corps qu’il offensait ne se déroba pas, et refusa toute clémence. »

Bien sûr, Bonjour Tristesse de Françoise Sagan.

J’étais fascinée par la jeunesse de Sagan. 18 ans à la publication.

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« Puis ce fut la ronde de l’amour : la peur qui donne la main au désir, la tendresse et la rage, et cette souffrance brutale que suivait, triomphant, le plaisir. J’eus la chance – et Cyril la douceur nécessaire – de le découvrir dès ce jour-là. »

Le diable au corps de Raymond Radiguet. Un auteur mort à 20 ans…

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« « Je pleure, parce que je suis trop vieille pour toi ! »
Ce mot d’amour était sublime d’enfantillage. Et, quelles que soient les passions que j’éprouve dans la suite, jamais ne sera plus possible l’émotion adorable de voir une fille de dix-neuf ans pleurer parce qu’elle se trouve trop vieille. »

Et bien sûr L’attrape-coeurs de Salinger, le seul roman de cette liste lu récemment, et dont j’ai déjà parlé ici.

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“Les filles c’est comme ça, même si elles sont plutôt moches, même si elles sont plutôt connes, chaque fois qu’elles font quelque chose de chouette on tombe à moitié amoureux d’elles.”

Côté films : Thirteen de Catherine Hardwicke. Le descente aux enfers d’une ado bien sous tout rapport, mais trop influençable. Bien joué, très finement vu, un film coup de poing dont on ne peut que se souvenir.

Nikki Reed, Evan Rachel Wood
Nikki Reed, Evan Rachel Wood

 

Precious de Lee Daniels. On m’avait conseillé de lire le roman, Push de Saphir, mais pas encore eu l’occasion.

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Inoubliable film quoique too much à force d’épreuves (à un moment donné de l’histoire, on a juste l’envie de fuir pour que ça s’arrête).

Mina Tannenbaum de Martine Dugowson n’évoque pas que l’adolescence mais c’est cette période du film qui m’a le plus marquée. Comme dans Precious les scènes oniriques sont à la fois drôles, pleines de sens et superbes.

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4 Commentaires
  • Les mêmes romans que toi (je n’ai pas vu les films) auquel j’ajoute Valérie Valère « Laisse pleurer la pluie sur tes yeux ».
    Je l’ai lu en première et cette histoire d’amour m’a bouleversée. J’ai encore le livre dans ma bibliothéque.
    Je me souviens qu’à l’époque je ne pouvais pas détacher mon regard de sa couverture.
    Le regard de l’écrivaine morte à 21 ans me hantait littéralement. J’ai commencé à écrire vraiment juste après.

     » Faut se méfier des rêves. Quelques fois, ils t’empêchent de vivre. »

    • FH
      21 octobre 2016

      Ah je ne connais pas, merci je vais essayer de le trouver. Ca fait réfléchir, ces romans de très jeunes auteurs qui sonnent si juste sur l’adolescence ou le début de l’âge adulte. A notre âge avancé (;-)), avons-nous la capacité d’être toujours aussi sensibles qu’eux sur les frémissements de l’adolescence ? Mince, ça va me travailler, ça…

      • Pour moi ce n’est pas une question d’âge mais une question d’âme… je ne me fais pas de souci pour toi, tu frémiras (et nous avec quand on te lira 🙂 )

        • FH
          21 octobre 2016

          Merci de me rassurer, tu es adorable 🙂