Vu la première saison de l’excellente série française, L’effondrement.

A mettre en parallèle avec cette autre non moins excellente série anglaise dont j’ai déjà parlé ici : Years and years.

Dans L’effondrement, la cause de la débâcle n’est jamais donnée. Sont scrutés les comportements humains suite à cet effondrement, dans divers contextes bien précis. C’est intelligent, bien joué, bien réalisé, et ça fait froid dans le dos. On sent l’influence directe des alertes lancées par Pablo Servigne et Yves Cochet, alertes qui au fil du temps et à force de ne pas être entendues, finissent par prendre le ton de simples constats du futur (dernier épisode édifiant…).

Years and Years s’attache au contraire aux causes probables d’un effondrement en cours (qui n’arrive finalement, un peu étrangement, jamais totalement), au travers des réactions d’une famille. Crise financière, crise migratoire, crise politique, appauvrissement et populisme… Tout est balayé, à l’exception de la crise climatique et écologique, singulièrement absente. Cette absence mérite d’être notée. Cela rejoint ma lecture d’un article qu’hélas je ne retrouve pas, qui expliquait qu’il y avait une théorie de l’effondrement très française et italienne, en lien avec la crise traversée actuellement par ces deux pays. Ailleurs, dans les pays occidentaux moins pessimistes, la vision de l’avenir est marquée par une confiance dans leur capacité à acheter des énergies nouvelles ou durables sans doute de plus en plus chères, et dans leurs capacités d’adaptation (c’est beaucoup plus darwinien, en un sens). La problématique de l’énergie, ce nerf de la guerre, ne semble pas les préoccuper outre mesure.
Cela permet à Years and years d’aborder un aspect totalement absent des visions françaises de l’effondrement, forcément puisque dans ces visions il n’y a plus d’énergie disponible : le progrès technologique. Dans Years and years, cette problématique est principalement portée par le personnage d’une adolescente qui rêve de devenir trans. Transgenre ? Non, Transhumaine ! La fin de la série, que je ne spoilerai pas, va encore plus loin dans cet aspect de « rêve » technophile.


Mais qui rêve le plus et le mieux ? Personnellement je sens, dans les théories françaises de l’effondrement, si probables qu’elles paraissent malheureusement, quelque chose du rêve d’un retour à la terre. L’épisode de la centrale nucléaire, dans la série française, en est symptomatique : la tentative de la redémarrer échoue dramatiquement. Cet échec permet à la série de faire se poursuivre le cauchemar, ou bien le rêve technophobe.

Ce qui est certain, c’est que la théorie de l’effondrement est une peur très occidentale, puisque bien des pays vivent déjà ce qui nous terrifie tant. La dystopie française porte davantage cette culpabilité d’avoir autant profité sur leur dos. Une certaine idée de la rédemption, omniprésente dans la série L’effondrement, lui donne une grâce que n’a pas toujours Years and years.

Quant à savoir quel est le scénario le plus probable, en France en tout cas la ministre que nous montre le dernier épisode de la saison 1 de L’effondrement, en J-5, est typique de ce gouvernement aveugle, sourd, et qui protège davantage un système que ceux qui l’ont élu. Elle est peut-être là, la cause probable d’un effondrement.

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